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- Le scénario de Manifest très convenu. Les scénaristes ne se sont pas foulés en piochant à droite à gauche dans d'autres séries du même genre : Lost, The Crossing, The Leftovers, Les 4400, Disparition...

- La quête insatiable des networks pour trouver le nouveau Lost, cette nouvelle série énigmatique où mystères, conspirations et autres terribles secrets parsèment chaque épisode, me fatigue. La chasse à la série SF mystérieuse est lancée depuis plusieurs années : Happy Town, The Event, The Crossing, Flashforward, etc. Malheureusement, malgré ses nombreux défauts, Lost reste imprenable.

- Des épisodes à rallonge durant lesquels il ne se passe pas grand chose.

- Des personnages assez inintéressants avec des flashbacks futiles sur la vie parfaite de ces "héros".

- Le charisme de bulots échoués sur un rocher en plein mois d'août de certains acteurs et certaines actrices.

Tout d'abord du positif : 

- Good Girls m'a tout d'abord intéressé grâce à son casting. Quel joie de retrouver dans les rôles principaux 3 femmes pleines de peps que j'ai adoré dans des séries cultes : Christina Hendricks (Mad Men), Retta (Parks and Recreation) et Mae Whitman (Parenthood, In Treatment).

- Sans m'avoir décroché la mâchoire, le pitch de départ est plutôt bon. J'étais curieux de découvrir comment ces femmes allaient prendre le taureau par les cornes pour changer le cours de leur vie.

- La première saison se suit très agréablement. L'intrigue est prenante et on a envie que Beth, Annie et Ruby s'en sortent. Suivre ces femmes qui reprennent le pouvoir sur tous les hommes qui les entourent, est très plaisant.

Sur le papier tout semble bon, mais pourtant :

- La série enfonce des portes ouvertes en nous offrant pas mal de clichés sur les relations amoureuses.

- Les personnages masculins sont assez mal écrits et très caricaturaux. Non, tous les mecs ne sont pas des machos et des salauds.

- Trop de rebondissements à la minute. Cela ne devient plus crédible à la longue. Good Girls a essayé d'être le Breaking Bad au féminin, mais pour cela l'écriture manquait d'un peu de finesse et de talent. J'aurais pu citer Weeds aussi, mais là aussi Good Girls en est loin...

- Une seule saison aurait été suffisant.

- Une série avec dans son titre Lovecraft ne pouvait qu'attirer ma curiosité. Cela m'a pourtant rapidement déconcerté car Lovecraft Country n'est pas une adaptation des écrits du célèbre HP Lovecraft. On y retrouve une ambiance, un bestiaire, son univers, mais pas que...

- La force de Lovecraft Country est de se placer dans les années 50 en mettant en avant des héros afro-américains. Ainsi, tout en mêlant un monde fantastique propre à l'univers lovecraftien, la série aborde avec talent la question du racisme. Et on comprend vite que l'horreur et l'angoisse que décrit Lovecraft dans ses nouvelles se transpose ici parfaitement dans notre monde hostile.

- La série ne démérite pas non plus lorsqu'elle parle de l'amour, de l'homosexualité ou de la famille.

-A chaque épisode, Lovecraft Country offre au téléspectateur un voyage à travers des genres différents. Elle passe du film road trip, au film d'horreur, au film d'aventure ou encore à la SF. Il y en a pour tous les goûts.

- Ce dernier point est peut-être ce qui déstabilise le plus. Il faut s'accrocher car la série n'apporte pas de réponses évidentes et elle nous ballade à droite à gauche sans vraiment savoir où on va.

En résumé, Lovecraft Country est une bonne série car tout simplement elle sort du lot. Elle se démarque de tout ce qui existe et offre une lecture différente d'une œuvre fictionnelle. Il reste que son approche peut paraître désordonnée. À trop vouloir en dire ou en faire, la série s'égare et ne permet pas pleinement aux téléspectateurs de rentrer dans son univers. Une saison 2 aurait toutefois été la bienvenue.

Broadchurch est un drame policier diffusée en 2013 sur la chaîne britannique ITV.

- Le premier point fort de la série : son casting. David Tennant, le plus célèbre des Docteur dans Doctor Who, démontre avec talent sa capacité à s'adapter à des rôles bien différents. Le reste du casting est aussi de très bonne facture avec Olivia Colman (The Crown, Fleabag), Jodie Whittaker (Doctor Who) et Andrew Buchan (The Fixer).

- Broadchurch n'invente rien avec cette histoire de gamin retrouvé mort dans une petite communauté, d'autres séries ont abordé le sujet avec plus ou moins de réussite (The Killing, Twin Peaks, Top of the Lake, The Missing, The Bay, Glue...). Mais le drame que dépeint la série ne peut laisser insensible.

- La force de la série réside dans son traitement de la question du deuil. On accompagne, durant les 3 saisons qui composent la série, la famille Latimer dans le drame qui les frappé.

- Pas convaincu par la révélation du meurtrier et de ses motivations à la fin de la saison 1. Heureusement, le procès de la saison 2 est palpitant à suivre et nous permet d'accompagner, jusqu'à la fin de la série, Mark Latimer. Mark perd pied au fil des épisodes, on l'accompagne dans son deuil, ses incertitudes, sa colère et sa profonde tristesse.

En résumé, Broadchurch est une bonne série qui aurait pu s'arrêter à sa première saison. La suite permet toutefois de découvrir un peu plus chaque personnage et de comprendre leurs personnalités.

- Un casting 5 étoiles : Linda Cardellini, James Franco, Samm Levine, Seth Rogen, Jason Segel, Busy Philipps...

- Une BO magistrale : Deep Purple, Janis Joplin, Rush, Cream, Journey, The Who, Supertramp, Lynyrd Skynyrd, Black Flag...

- Freaks & Geeks est un hymne à l'adolescence. Elle retranscrit à merveille cette étape de la vie qui oscille entre manque de confiance en soi et recherche d'identité.

- Une seule saison. Une saison 2 aurait été la bienvenue, mais arrêter la série à son apogée la propulse de fait au rang de série culte. Elle n'a pas eu le temps de lasser et laisse derrière elle une empreinte qui a marqué toute une génération.

- Parfois la série est un peu caricaturale. Les geeks pas cools, les sportifs cools, les freaks marginaux, les parents à côté de la plaque... On est clairement sur du classique, mais c'est terriblement efficace et sert à merveille le propos de la série.

En résumé, Freaks & Geeks est très bonne série qui ravira les fans de séries comme Angela 15 ans, Dawson ou encore Newport Beach.

After Life, un deuil désopilant et touchant

- Le deuil est un axe fort d'After Life. Gervais en parle de la plus belle des manières. Il nous fait vivre différentes étapes du deuil. Du déni à la colère, de la tristesse à la reconstruction, on suit avec empathie Tony dans son tourment.

- Avec After Life, Gervais est à l'apogée de ce qu'il a pu produire ces 20 dernières années. Il nous offre ici un personnage, bien que détestable, plus accessible. On comprend plus aisément qui il est et pourquoi il agit de la sorte.

- La série est drôle. Tony est en pleine détresse et se fout éperdument de ce que peuvent penser les gens de lui. Il n'a plus aucun filtre et n'hésite pas à être méchant avec n'importe qui. Totalement désinhibé, tel un enfant sans filtre, il dit tout ce qui lui passe par la tête.

- After Life est la parfaite symbiose entre la comédie et la tragédie qui sont deux genres que Ricky Gervais aborde depuis longtemps. Ici on rit autant qu'on pleure.

- Ricky Gervais témoigne tout son amour pour les animaux.

Plus d'infos sur Ricky Gervais : The Office, Derek et After Life, Ricky Gervais à travers 3 séries cultes

This is us, un drame familial lacrymal

- Un casting parfait des rôles principaux et secondaires, Un panel de comédien(ne)s au talent fou.

- Un final à la hauteur de la série qui conclue l'histoire avec brio. Elle rejoint les grandes séries (Six Feet Under) qui ont su offrir un final remarquable.

- Une famille régit par l'amour de ses proches. Les Pearson rejoignent le Panthéon des plus belles familles de séries aux côtés des Dubois dans Medium ou des Micelli dans Madame est servie.

- L'émotion côtoie habilement l'humour et le drame. This is us reste juste sans trop en faire, même si parfois on sent qu'elle cherche les larmes du public.

- This is us est une fresque générationnelle. Le voyage dans le temps amène très habilement beaucoup de vie au récit.

Rescue me, les déboires d'un pompier névrosé

- Rescue Me est une grande série qui a su rendre un bel hommage aux héros du 11 septembre 2001.

- Son héros, Tommy Gavin, à la fois torturé et ultra charismatique. Un héros à la Vic Mackey (The Shield), Tony Soprano (Les Soprano) ou Walter White (Breaking Bad).

- La série Rescue Me est à la fois drôle, émouvante et impertinente. Elle aborde des sujets tels que l'addiction, l'amitié ou encore la famille avec justesse et une grande humanité.

- Rescue Me est une série sur les pompiers. Elle montre de manière très réaliste la dynamique communautaire et familiale qui règne au sein d'une caserne, sans oublier des scènes d'action haletantes.

- L'effet "ventre mou" : la série aurait dû être plus courte. Malgré un début fascinant et une fin digne de ce nom, elle a connu une perte de vitesse vers les saisons du milieu. 

Mayans M.C. démarre timidement pour finir sur une note correcte !

- Quiconque a aimé Sons of Anarchy sera ravi de renouer avec cet univers de bikers dépeint par Mayans M.C. On y retrouve l'ambiance, une BO toujours parfaite et son lot de cliffanghers.

- Des personnages charismatiques à l'instar de Bishop, Felipe, Tranq, Alavrez ou Adelita. La palme revenant à Angel qui a su me toucher tout au long de la série et ce jusqu'à la dernière seconde de celle-ci.

- "EZ rider" est une pâle copie de Jax dans les SOA, sans pour autant lui arriver à la cheville. J'avais difficilement de l'empathie pour son personnage et ses choix parfois peu réfléchis.

- Le personnage d'Emily, incarnée par Sarah Bolger, ne m'a pas convaincu. Son envol arrive bien trop tard dans la série et l'actrice n'est pas du tout convaincante dans son interprétation.

- La série pêche dès qu'elle aborde l'histoire des cartels. Cet arc n'est pas passionnant et malheureusement bien trop présent, et ce au détriment de la vie du club des Mayans.