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Utopia est une série visionnaire en abordant des sujets d'actualité et éthiques : pandémie, écologie, inégalités, conspirations, désinformation.

D’une certaine façon, elle anticipe les préoccupations de notre société moderne. Elle présente des problématiques et d'éventuelles solutions qui plaisent ou non. À travers tout cela, Utopia nous pousse ainsi à réfléchir sur la frontière entre la fiction et la réalité.

Une direction artistique aux petits oignons. Utopia est audacieuse dans ses couleurs vives et saturées qui lui offrent un véritable esthétisme. La bande son est savamment orchestrée entre les musiques et les ambiances sonores qui rendent le tout ultra immersif. Utopia démontre là aussi qu’elle porte une attention méticuleuse aux détails, ce qui fait d’elle une série culte.

Utopia se distingue par son intrigue complexe et captivante. Elle mêle habilement conspirations et mystères. Le suspense est constant grâce à une floppée de retournements de situation, des personnages intrigants et une paranoïa omniprésente. Bref, impossible de s’ennuyer.

Le seul hic à ce beau tableau : une annulation trop prématurée. Une saison 3 aurait été très appréciable !

Wakefield offre une plongée intense dans l’esprit humain pour dévoiler une histoire captivante, humaine et touchante

À travers les patients de Nik, Wakefield nous offre une plongée immersive dans les méandres de la psyché humaine. Elle arrive à créer une tension psychologique persistante au fil des épisodes, ce qui nous pousse à nous poser cette question inlassablement : "quand surviendra le point de rupture ?" De ce point de vue, la série réussit une analyse approfondie des personnages et du mal qui les ronge.

La direction artistique de Wakefield m’a complètement envoûté. La série dégage une ambiance atmosphérique captivante. Que ce soit à travers la musique, les ambiances sonores, les paysages de cette grandiose Australie ou que ce soit par le biais de la réalisation, du choix des couleurs, des plans de caméra... la série crée une ambiance immersive qui renforce l’impact émotionnel.

Wakefield porte un regard bienveillant sur la santé mentale. Pas de préjugés ou de grands discours moralisateurs, simplement du factuel et du respect sur les problématiques liées aux maladies mentales. N’étant pas dans ce corps de métier, je n’irai pas jusqu’à dire que Wakefield fait de la sensibilisation, mais elle humanise ces êtres en souffrance et arrive à les rendre touchants malgré certaines “déviances” qui peuvent les caractériser.

Wakefield est une mini-série. L’écueil de ce format est de ne pas laisser assez de temps au développement de certains personnages. La série australienne tombe dans ce piège et laisse de côté des personnages qui avaient au demeurant un background intéressant : Collette, Rohan, la famille de Nik et Kareena. Pour cette dernière, j’aurais aimé que la série nous en dise plus sur sa relation avec Nik.

Quand une nonne botte le cul d'une IA

Ne te fie pas à l'affiche, Mrs. Davis est bien plus qu'une simple série WTF ! Certes, son rythme effréné et son humour décalé peuvent donner l'impression d'être sous LSD, mais derrière cette façade déroutante se cache une véritable réflexion sur des thèmes universels. Mrs. Davis explore avec profondeur et intelligence des thèmes comme l'amour, la famille ou le sens de la vie, tout en conservant un ton léger et divertissant.

Mrs. Davis est une mini-série. Avec seulement 8 épisodes, l'histoire est concise et parfaitement rythmée. Elle offre une conclusion à son intrigue, ce qui est déjà beaucoup quand on voit le nombre de séries sans fin. Ici, la résolution est là qu'on l'aime ou non. En tout cas, la série répond à l'ensemble des questions soulevées. Pas de frustration avec un quelconque cliffhanger sorti du chapeau. Pas besoin de saison 2 !

Le casting de Mrs. Davis est l'un des points forts de la série. Betty Gilpin (GLOW, Nurse Jackie) et Jake McDorman (Dopesick, Limitless, Greek), forment un un duo parfait. Il y a une véritable alchimie entre les deux comédiens. Mention spéciale à Gilpin qui est parfaite dans le rôle de Sœur Simone. Elle apporte une profondeur et une humanité incroyable à ce personnage tiraillée entre son passé, sa foi et l'amour qu’elle porte aux êtres qui l’entourent.

Si Mrs. Davis est une série brillante, il est regrettable que ses épisodes durent 60 minutes. Cette longueur, devenue monnaie courante dans le monde des séries, dessert ici l'intrigue et le rythme. Le format long s'avère parfois superflu, avec des longueurs inutiles et des moments de flottement qui diluent l'impact des scènes les plus percutantes. Un format plus condensé (45 minutes), aurait pallié cette baisse de régime parfois présente.

Plus un avertissement qu’un point négatif. Si tu recherches une intrigue linéaire et un univers cohérent, passe ton chemin. La série part dans tous les sens, mélangeant les genres avec une audace folle. Entre de la SF, de l'espionnage, de la comédie, du drame... et beaucoup de WTF, Mrs. Davis est un véritable cocktail détonnant qui peut en dérouter plus d'un. Il est important que tu gardes un esprit ouvert pour apprécier Mrs. Davis à sa juste valeur.

À retrouver dans l'article Pourquoi tu ferais mieux de regarder ces séries plutôt que Prison Break ?

+ d'infos sur la série : L'abécédaire des séries annulées trop tôt (2/4) | Le bilan séries 2023 : annulations, coups de cœur, fins de séries...

Les dessous de l’angleterre avec This Is England

La principale qualité de la série réside dans le développement de ses personnages. En seulement quelques épisodes, elle propose assez habilement une réelle nuance dans sa façon de traiter leurs caractères et leur évolution au fil de la série. On s’attache facilement à chaque protagoniste et notamment à Shaun, incarné par l’excellent Thomas Turgoose.

This is England aborde avec une certaine finesse des thèmes tels que l’amour, la sexualité, le racisme, le viol, la politique ou encore la crise identitaire. À travers des histoires, parfois drôles et souvent dramatiques, elle nous donne à voir un large panel de ce qu’était l’Angleterre dans les années 80 et au début des années 90. Par le biais de chaque personnage, elle offre une réflexion sur la société et ses tumultes.

This is England capture brillamment l’atmosphère et les événements marquants des années 80 et 90 en Angleterre. Des décors, aux costumes, aux coupes de cheveux, en passant par la bande-son (punk-rock motherf*cker), chaque détail contribue à t’immerger dans cette période agitée de l’histoire britannique. T’as presque l’impression de faire partie de la bande de Woody, Lol, Milky, Kelly, Smell et les autres...

Le récit réussit à t’embarquer pour te choquer aux moments où tu t’y attends le moins, pour ensuite te prendre par la main et te montrer qu’il peut y avoir du bon en chacun de nous. Malgré les actions déplorables de certain·e·s, la série évoque habilement la question de la rédemption et de la complexité de l’âme humaine.

This is England est assez inégale dans son déroulé. La première saison m’a embarqué et ne méritait pas nécessairement de suite. Les saisons 2 et 3, bien qu’intéressantes, sont moins percutantes et laissent entrevoir une certaine redite. Elles permettent toutefois de renouer avec la “joyeuse” bande.

Conseil : ne fais pas comme moi et débute par le film, un petit bijou, qui permet d’entrer pleinement dans l’univers de la série.