Deadwood
2004-2006
1876, Seth Bullock quitte le Montana avec son partenaire Sol Star. Direction Deadwood, Dakota du Sud, où il veut oublier sa carrière de shérif et ouvrir une quincaillerie. Sa nouvelle vie ne s’annonce pourtant pas aussi tranquille qu’il aurait souhaité dans cette ville où le crime et la corruption sont omniprésents. Il fait la connaissance de personnages tous plus charismatiques les uns que les autres : Al Swearengen, proxénète et mafieux du coin ; Cy Tollier, proxénète et violent ; Calamity Jane, alcoolique ; Trixie, prostituée ; Farnum, fureteur...
Informations sur Deadwood
- Nom original de la série: Deadwood
- Créateur: David Milch
- Dates: 2004-2006
- Genre: Western Historique
- Pays de production: États Unis
- Chaîne(s) de diffusion originale: HBO
- Chaîne(s) de diffusion française: Canal +, AB1
- Nombre de saison(s): 3
- Nombre d'épisodes: 36
- Durée: 50 minutes
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Critique:
Il n’est jamais évident de s’attaquer à un morceau comme Deadwood. Pour moi, Deadwood fait partie de ces séries cultes de la fin des années 90 et du début des années 2000 que la chaîne américaine HBO nous a offertes. Je la situe donc au même rang que Six Feet Under, Oz, Les Soprano ou encore Sur Écoute (The Wire). Pour cette dernière et pour jouer la carte de l'honnêteté, au mois de juillet 2017, je ne l’ai toujours vu. Pas taper, pas taper ! Elle est dans mes tablettes et je devrais y remédier prochainement.
La ville comme protagoniste
Dans Deadwood, tout se passe au cœur de la ville de Deadwood. Quelques scènes se déroulent hors des murs de la localité (le tout début avec Seth et Sol, par exemple), mais cela reste anecdotique.
Édifiée sur des terres indiennes, Deadwood a été investie illégalement. L’attrait des concessions d’or proches de celle-ci font de cette ville sans loi un endroit dangereux où tous les vices sont permis. Chaque personnage évolue au cœur de celle-ci pour y vivre son quotidien. Ce même quotidien est pourtant rythmé par la ville. Tel un engrenage, Deadwood conduit inlassablement ses habitants dans les tréfonds de sa désolation où chaque être y perd petit à petit, et sans s’en rendre compte, un peu de son âme.
Deadwood n’est pas qu’une simple ville. La cité est un protagoniste au même titre que les autres. Elle est un déclencheur, un amplificateur qui tend à conduire ses occupants à la violence, à la débauche, à la magouille, à la folie, à l’alcoolisme, etc. Même ceux qui souhaitent une vie paisible se retrouvent malgré eux face à leurs propres démons :
- Seth Bullock voulait tirer un trait sur son ancienne vie de shérif et se retrouve à devoir faire la loi. Ses excès de rage et sa soif de vengeance ne font qu’augmenter au fil des jours à Deadwood.
- Alma retombe dans la drogue.
- Wild Bill Hickock passe ses journées à jouer au poker.
- Jane noie son chagrin et l’ensemble de ses problèmes dans l’alcool...
Deadwood exacerbe les penchants les plus infimes qui soient à l’autodestruction. Elle est à l’image d’un marionnettiste manipulant son pantin.
Ce principe de personnification d’un lieu est assez répandu dans la littérature. Pour aller plus loin sur cette question, je te laisse consulter des sites listant des œuvres littéraires dans lesquelles la ville est un élément central du récit : les lieux dans les polars ou la ville dans les littératures de l’imaginaire. Ce parallèle avec la littérature peut également se faire avec le cinéma. De nombreux films présentent la ville comme un personnage important du récit. Pour en citer quelques-uns cultes :
- Dark City d’Alex Proyas.
- Manhattan de Woody Allen.
- Metropolis de Fritz Lang.
- Fargo des frères Coen.
- New York 1997 de John Carpenter.
- Mulholland Drive de David Lynch.
- Un indien dans la ville de Hervé Palud... nan je déconne !
Quelle soit fictive ou réelle, la ville est un élément qui a souvent attiré les auteurs et autres scénaristes. Elle est façonnée à l’image de l’homme qui en devient son propre prisonnier. Ainsi, dans Deadwood comme dans les œuvres suscitées, elle tient un rôle très important à ne pas négliger.
Et sache que si tu as prévu un voyage aux États-Unis, tu pux te rendre à Deadwood. Oui, la ville existe et la série relate bien des faits réels. On y reviendra par la suite quand j’aborderai les personnages.
La ville de Deadwood aux États-Unis
Des personnages emblématiques
Deadwood n'est pas qu'une simple série officiant dans le registre du western. Elle va bien au-delà car elle relate des faits réels. Comme précisé quelques lignes au-dessus, Deadwood a bien existé. La série prend ses bases sur l'histoire même de cette ville. Elle va plus loin en intégrant dans son histoire les personnages emblématiques qui ont façonné l'image de Deadwood. Oui, Wild Bill Hickock, Al Swearengen, Seth Bullock ou encore Charlie Utter ont réellement existé. Il ne s'agit pas de simples personnages tout droit sortis de l'imagination du créateur de la série, aka David Milch. Ils sont des personnages historiques qui ont inspiré Milch. Il a puisé dans la genèse de ces personnes pour proposer dans le show un scénario plus romancé.
Savoir que la série n'est pas faite que d'événements et de personnages factices, renforce la qualité intrinsèque de l'oeuvre. Milch a su conserver des éléments historiques tout en agrémentant l'histoire de faits nouveaux, de personnages créés, de nouvelles interactions permettant à Deadwood d'être une œuvre percutante et haletante.
Au final, on se retrouve devant une œuvre télévisuelle complexe. Tous ces faits historiques auxquels sont adjoints des trames permettant d'agrémenter le scénario, avec en prime une multitude de personnages réels et fictifs, nous offre quelque chose de dense, peut-être un peu trop touffu. Ça ne perturbera pas toutefois les spectateurs adeptes de drama (généralement diffusés sur des chaînes câblés) tels que Game of Thrones, The Shield, Black Sails, Les Soprano...
Toutes ces histoires et ces personnages sont finalement là pour nous permettre de vivre leur quotidien avec eux. Il y a comme une impression de vivre à Deadwood. On suit les aventures du Docteur, celles du journaliste, celles de Seth, puis celles de Wu, ou encore celles de Trixie... On connaît les moindres secrets de Deadwood et de ses habitants. On devient en quelque sorte le confident de cette bourgade si particulière.
Parmi l'ensemble de ces personnages, il y en a pour tous les goûts :
- Tu aimes les boobs : ça tombe bien les prostituées du Gem et du bar de Cy sont là pour te ravir.
- Tu aimes les grossiers personnages : Al est votre homme.
- Tu aimes les justiciers : Seth est celui qu'il te faut, toujours prêt à défendre la veuve et l'orphelin (surtout la veuve si elle lui a tapé dans l'oeil).
- Tu aimes les infâmes : tu as le choix entre Cy Toliver, Al Swearengen, Hearst, Wolcott...
- Tu aimes les alcooliques : Jane te prend à n'importe quel jeu de picole. Et je pense qu'elle se défend pas mal en matière d'injures...
Bref, tu trouveras forcément un personnage qui correspond à vos attentes. Pour ma part, le choix a été vive fait. Al Swearengen fait partie de mes personnages préférés, toutes séries confondues. Tout d'abord l'acteur, Ian McShane, fait un sans-faute du début à la fin. Il est remarquable dans toutes ses prestations : que ce soit en connard de première, en manipulateur ou en homme inquiet. Et oui car tout comme Vic dans The Shield, Al cache derrière cette façade renfrognée un petit cœur qui bat. Rien que pour toi, voici un florilège de ses exactions, ses monologues et autres diatribes légendaires :
Pour terminer sur les personnages, je vais tout de même citer ce protagoniste horripilant. Il en faut toujours dans les fictions. Dans Deadwood, je pense notamment à Alma. J'aime beaucoup l'actrice, Molly Parker que l'on peut suivre dans House of Cards, mais dans Deadwood elle me sort par les yeux. Peut-être que les traits de caractère de son personnage ne sont pas dépeints avec assez de nuances. Elle est à la fois trop lisse et trop caricaturale. C'est la jeune femme bien sous tous rapports, mais qui a un passé sombre avec la drogue, puis elle s'amourache du héros... bref, elle m'est vite sortie par les yeux.
Deadwood en vrac
Pour conclure cette critique sur Deadwood, il reste quelques points que je souhaite aborder :
Je tiens à mentionner et à saluer le travail fait sur le générique. Une nouvelle fois, HBO nous livre un générique très classe avec de belles images et une musique adéquate. Je te laisse le (re)découvrir un peu plus bas. Je te redirige également sur l'article présentant 5 superbes génériques signés HBO.
Parler de Deadwood sans citer le mot culte de la série serait une bévue : "Cocksucker". Habitue-toi car tu vas l'entendre un sacré bon nombre de fois. Le champion toute catégorie étant l'hilarant malgré lui Wu.
La série n'a pas eu de véritable fin. Elle s'est arrêtée à la fin de la saison 3, nous laissant complètement dans le flou quant au devenir de la ville et de ces habitants. D'autant plus, qu'un grand méchant était sur le départ... mais chut, je n'en dis pas plus !
Rassurons-nous car depuis plusieurs mois, il est question d'un revival de la série. Sous quelle forme : un film ? Une saison ?... Quoiqu’il en soit je suis preneur même si j'avoue être méfiant avec le principe de revival. On ne sait jamais à quoi s’attendre et surtout la déception de ne pas retrouver l’univers de la série telle qu’on la connaissait et l’adorait. Affaire à suivre donc...
- Bande originale:
Media
Chewy
Mes 5 séries incontournables :
Six feet under, Breaking Bad, Buffy contre les vampires, The Office, Les Soprano.