Tu l'as senti, toi aussi, cette douce odeur de fin du monde en 2024 ? Entre des guerres et des tensions géopolitiques omniprésentes, un réchauffement climatique latent, et des faits divers qui feraient passer n’importe quel thriller scandinave pour un conte pour enfants, on s'est tous fait les mêmes remarques : "Quand ça va péter ?", "À quel moment ça s'arrête ?". Eh bien spoiler alert : ça ne s'arrête malheureusement pas !
Alors, comme toi, je me suis demandé comment garder le moral face à ce cocktail anxiogène ?
Certains se tournent vers des solutions peu conventionnelles, comme la culture du potimarron (parait-il que ça détend), d'autres explorent des horizons plus... particuliers, avec la fessée érotique (on ne juge pas, hein, chacun ses hobbies).
Mais soyons sérieux deux secondes : le vrai échappatoire, c'est la série. Parce qu'une bonne série, c'est comme un potimarron bien cuit, mais sans la corvée de l'épluchage, et comme une fessée bien faite, mais sans les rougeurs, le fameux érythème fessier du nourrisson mais version pervers masochiste. C'est fun, c'est addictif, et ça peut même être thérapeutique. Si, si je t'assure !
On peut donc en conclure aisément que les séries sont l'arme ultime contre la morosité ambiante.
Regarder des séries, c'est un peu comme ce moment salvateur lorsque tu vas te planquer dans les chiottes avec ton téléphone dans une fête où tu ne connais personne. Elles offrent un répit bienvenu, qu'il s'agisse de se plonger dans une intrigue haletante, de rire devant une comédie absurde ou de s'émouvoir face à des personnages aussi paumés que toi. Le choix est vaste, et pour chaque guerre ou canicule, il y a une série pour nous faire oublier (au moins temporairement) que le monde brûle.
Jean-Stéphane : "Parce tu crois sincèrement qu'en regardant des séries toute la journée ça va arranger les choses ? Te mettre des œillères pour t'éviter de voir la souffrance autour de toi est puéril et symptomatique de ce monde qui va mal. Cette génération TikTok, Netflix et autres merdes, prête à consommer tout ce qu'on lui donne, me fatigue !"
Dis-moi Jean-Stéphane tu ne serais pas de la team premier degré ? Détends-toi ! Tout va bien ! Tu sais tes petites morales à deux balles ne sauveront pas plus le monde que les séries. Et encore moins en prenant le parti de mettre les gens dans des cases. Apprends à lire entre les lignes et souffle un peu. Tu verras ta vie n'en sera que meilleure.
Revenons à notre année 2024. Maintenant qu'elle se termine, et n'en déplaise à Jean-Stéphane, il est temps de faire un point sur les séries qui ont marqué cette année. Quelles séries ont réussi à nous faire vibrer ? Quelles fins ont laissé un vide abyssal dans notre planning ? Quelles annulations nous ont fait hurler d'indignation ? Et surtout, quelles catastrophes télévisuelles ont mérité leur place dans la Crypte aux séries ?
Prépare tes popcorns et tes mouchoirs, je t'emmène pour un tour d'horizon de cette année mouvementée, entre fins marquantes, fins méritées et pépites incontournables.
Les fins de séries marquantes : adieux (pas toujours déchirants)
2024 est aussi l'année où certaines séries ont tiré leur révérence après avoir inondé nos écrans durant plusieurs années. Et comme à chaque fois, on se retrouve avec une certaine tristesse et parfois un soulagement en mode : "Enfin, c'est fini !". Parce que oui, toutes les séries ne méritent pas qu'on sorte les mouchoirs. Dans le lot, il y a du bon et du moins bon... mais quoi qu'on en pense, ces fictions ont marqué de leur empreinte le monde des séries télévisées en revenant année après année éclairer nos écrans de leurs images.
Pour illustrer mes propos, on peut citer :
- "Young Sheldon", qui a fait ses adieux en 2024 après avoir exploré l'enfance du nerd le plus insupportable de l'histoire des séries (coucou Sheldon Cooper de "The Big Bang Theory").
- "Good Doctor", où Freddie Highmore a encore une fois démontré ses talents d'acteur en interprétant ici un médecin autiste avec brio.
- "Blue Bloods", qui a raccroché après 14 saisons à résoudre des crimes en famille.
Et il y en a encore beaucoup d'autres. Mais, pour ma part, j'ai envie de m'attarder plus spécifiquement sur deux d'entre elles : "Umbrella Academy" et "Yellowstone".
Umbrella Academy : de l'éclair de génie à la panne sèche
Ah, "Umbrella Academy". Netflix tenait là une de ses pépites, avec un concept rafraîchissant et des super-héros dysfonctionnels. Quoique pour le concept ce n'est pas certain. D'autres séries s'étaient essayées sur le sujet, je pense notamment à "Misfits".
Pour ce qui est d'"Umbrella Academy", elle nous a livré une première saison d'assez bonne facture. La suivante était pas mal non plus, mais voilà, dès le visionnage de celle-ci, j'ai commencé à sentir le vent tourner. À force de vouloir trop en faire, la série est devenue lassante. Les personnages, qui étaient au départ attachants dans leur excentricité, se sont transformés en caricatures d'eux-mêmes. Klaus, interprété par l'excellent Robert Sheehan (tiens, un gars de "Misfits" comme par hasard) c'était le roi du charisme, mais à force de tirer sur la corde, même lui a fini par me saouler.
La troisième saison a eu raison de moi et m’a forcé à éteindre ma télévision au cours de celle-ci. Tu comprends bien que je n'ai même pas daigner regarder la quatrième et ultime saison, préférant fouetter mes potimarrons au fond de mon jardin.
Si "Umbrella Academy" restera dans les mémoires comme une série marquante de Netflix, elle est aussi un parfait exemple de ces shows qui ne savent pas s'arrêter à temps (je te renvoie à l'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps à ce sujet). Le concept de départ était certes intéressant, mais quand on n'a plus rien à dire, on écourte ou on arrête. C'est comme quand tu te torches le cul, s'il n'y a plus rien à essuyer, ça sert à rien de continuer : ça irrite, ça fait mal et ça saigne. Résultat, tu finis avec le cul d'un babouin. C'est moche et inutile : comme la plupart des séries Netflix qui s'étirent sur la longueur !
Yellowstone : un empire qui s'éteint
Et puis il y a "Yellowstone", la série dont tout le monde me parle, mais que je n'ai jamais regardée.
Oui, toi aussi, tu as sûrement ce pote (je t'aime mon pote, tu te reconnaîtras, si tu lis ces quelques lignes) qui te bassine avec : "Mais comment ça, t'as pas vu Yellowstone ?!". Bah non. Mais je sais une chose : cette série a eu un impact de dingue. Avec ses paysages à couper le souffle, ses intrigues de famille façon "Dallas" version cowboy, et surtout, ses spin-offs à la pelle ("1883", "1923", et sûrement un "2525" en préparation pour la nouvelle chaîne de VOD ChatGPT+... si si on y arrivera !).
Kevin Costner en patriarche badass, des histoires de pouvoir, de terre, de trahison... Bref, c'est l'épopée du Grand Ouest. Même sans l'avoir regardée, je sais que ça a marqué. Alors, respect à la série qui s'éteint après avoir laissé une empreinte indélébile sur l'industrie.
J'y viendrai surement un jour car j'aime les fictions qui parlent de cette époque et les beaux paysages américains, mais je n'ai pas encore le courage de me lancer dans cette histoire aux multiples saisons et dérivés.
Quand les bonnes séries s'en vont trop tôt
Il y a des séries qui s'arrêtent et on se dit : "Enfin, c'est pas trop tôt, ça devenait gênant !" (ne bougez pas les filles, on vient vous voir au chapitre suivant). Et puis, il y a celles qui partent trop tôt, nous laissant orphelins de personnages qu'on aurait voulu suivre encore un peu. 2024 a vu son lot de ces arrêts frustrants.
Voici trois exemples qui, à mon humble avis, méritent une standing ovation (et quelques larmes).
Tokyo Vice : un aller simple vers Tokyo qu'on aurait aimé prolonger
Deux petites saisons, et c'est déjà fini. "Tokyo Vice", que tu peux découvrir sur Canal+, c’est un concentré de tension, de mystère et de personnages mémorables, le tout saupoudré d’un Tokyo qui dévoile autant ses lumières que ses ombres.
Jake Adelstein, incarné par l’excellent Ansel Elgort ("Divergente", "Nos étoiles contraires", "Baby Driver"), ce journaliste un peu paumé mais persévérant, et Sato, le yakuza au grand cœur et au destin tragique, formaient un duo explosif qu'on ne se lassait pas de suivre.
La série, inspirée de faits réels, nous a plongés dans les coulisses des médias japonais et des clans mafieux avec une maîtrise rare. Chaque épisode était une plongée fascinante dans les bas-fonds de la capitale japonaise où les yakuzas règnent en maîtres.
La deuxième et dernière saison a bouclé l'histoire de manière propre et efficace. Tout est résolu, tout est clair... Mais bordel, qu'est-ce que j’aurais aimé les retrouver pour une saison 3 ! Ces ruelles sombres, ces tensions entre les clans, ces relations complexes entre les personnages... Rah, on en demande encore et encore.
Mais il est peut-être préférable de savoir s'arrêter à temps pour ainsi bénéficier de la meilleure des fins possible.
Our Flag Means Death : la piraterie comme tu ne l'as jamais vue
"Our Flag Means Death", c'est pas juste une série de pirates, c'est une ode à l'absurde, à la différence, et à l'amour sous toutes ses formes.
Stede Bonnet, le gentilhomme pirate le plus incompétent de l'histoire, et Barbe-Noire, le terrible capitaine au cœur tendre, nous ont offert une histoire pleine d'humour et d'émotions.
Alors oui, je n'ai pas encore vu la saison 2 (ne me juge pas), mais si elle est aussi bonne que la première, je suis persuadé que s'il y a bien une série qui aurait mérité de voguer un peu plus longtemps, c'est celle-là. Cette série, c'est du pur bonheur : des personnages attachants, de bonnes répliques, et une ambiance où tout semble possible, même l'idée de réinventer la piraterie en comédie romantique.
Malheureusement, la série s'arrête. Pourquoi ? Sérieusement, on poursuit des séries de merde pendant des lustres et on arrête "Our Flag Means Death" au bout de seulement deux petites saisons ? Bien dommage !
Sweet Tooth : court, mais attachant
"Sweet Tooth", c'est une histoire touchante, un univers post-apocalyptique intriguant et des personnages qu’on aimait bien voir galérer. Ce n'est certes pas "Breaking Bad" ni "The Wire", mais c'était franchement sympa à suivre.
La série aurait pu être médiocre, mais elle s'est révélée être une belle surprise. L'histoire de Gus, ce jeune hybride mi-cerf mi-gamin, et son périple à travers un monde post-apocalyptique, avait ce petit quelque chose d'attachant. C’était un conte moderne, un mélange de naïveté et de brutalité, avec une touche de mystère qui te donnait envie de poursuivre la série épisode après épisode.
Alors oui, ce n'était pas parfait, mais on ne lui en demandait pas tant. L'important, c'est qu'elle a su s'arrêter à temps, avant de tomber dans le n'importe quoi. Et ça, c'est suffisamment rare pour être salué, surtout venant de la part de Netflix.
Mais avoue, toi aussi, tu aurais bien aimé voir Gus grandir un peu plus, découvrir ce qu'il aurait pu devenir dans ce monde hostile. "Sweet Tooth" n'était pas la série du siècle, mais elle méritait peut-être une petite rallonge.
Les séries qui méritaient leur annulation
Parfois, une série s'arrête et tu sens comme un soulagement. Tout simplement parce qu'elle n'aurait jamais dû exister cette petite garce.
2024 a marqué la fin de plusieurs shows qu'on aurait préféré ne jamais voir débarquer sur nos écrans. En voici quelques-uns...
Walker et Magnum PI : deux retours inutiles
Ces deux séries ont marqué leur époque, et pourtant il y a un abruti qui s'est dit :
"Tiens, si on faisait un reboot de "Walker, Texas Ranger" et de "Magnum" ?"
Sérieusement Jean-Régis ? Avait-on vraiment besoin d'une version modernisée de ces deux fictions ?
Je n'ai rien contre Jared Padalecki, que j'aime beaucoup d'ailleurs dans "Supernatural", il a certainement fait ce qu'il a pu avec ce qu'on lui a donné pour faire vivre le personnage de Walker. Mais passer après Chuck Norris, c'est difficile, voire impossible. Chuck ne se remplace pas, il se remplace lui-même.
Quant à "Magnum PI", je n'ai qu’une remarque à faire. Où est la moustache ? Où est cette putain de moustache ? Sans elle aucun charisme. Donc, pas de série, c'est tout, du balai !
Bref, ces deux séries s'arrêtent en 2024, et franchement, on ne va pas verser de larmes. Si ces reboots avaient un peu de succès, c'est probablement grâce au public nostalgique ou aux spectateurs en panne d'inspiration. Et là, je te vois venir : "Oui, mais il y a eu un autre reboot : Code Quantum !" Eh bien, parlons-en justement !
Quantum Leap (2022) : l'échec d’un reboot sans âme
Reprendre une série culte des années 80-90, c’est toujours risqué. Mais là, le reboot de "Code Quantum" a carrément raté son objectif. L'originale, avec Sam Beckett qui voyageait dans le temps pour "changer le cours des choses", avait ce petit truc en plus : une alchimie parfaite entre intrigue, émotion et personnages attachants. Et quel duo entre Sam et Al !
La version 2022 est une pâle copie, sans âme ni originalité. Ben Song, le nouveau héros, manque cruellement de charisme, et les intrigues des épisodes ressemblent plus à un copier-coller mal fait qu'à un hommage sincère. Au lieu de capturer l'essence de la série originale, ce reboot s'est contenté de capitaliser sur la nostalgie, en oubliant d'apporter quelque chose de neuf ou de pertinent.
Après deux saisons, la série tire enfin sa révérence, et on ne va pas se mentir : c'est bien fait et personne ne la regrettera.
LA Brea : le high concept dans toute sa médiocrité
Ah, "LA Brea", série que j’avais tant décrié dès sa sortie en 2021.
Pourtant, elle avait tout pour intriguer : une faille gigantesque qui s'ouvre en plein Los Angeles, des survivants propulsés dans une époque préhistorique, et une promesse d'aventures pleines de mystères. Sauf qu'au bout de seulement deux épisodes, tout ce que tu ressens, c'est une immense frustration doublée d'un fou rire nerveux.
Tu te souviens de ces séries dites "high concept" ? Ces shows comme "Jericho", "The Event", "Manifest" ou encore "Flashforward", qui te captivent au début avec une idée originale, mais qui finissent par sombrer dans des sous-intrigues sans queue ni tête ? Eh bien je pensais avoir tout vu avec elles. Avec "LA Brea", c'est le pompon, on atteint des sommets, que dis-je, on est à la quintessence de la nullité.
Les personnages sont caricaturaux. Les dialogues ont surement été écrits par un générateur de texte ou par quelqu'un qui n'a pas beaucoup de relations humaines dans son quotidien. Quant aux intrigues, elles sont aussi vides que le colon d'une personne qui vient de subir un lavement. Voilà ce que "LA Brea" a offert à ses spectateurs, de la merde !
Tu me trouves dur ?
Mais je t'assure que rien ne fonctionne dans cette série, absolument rien. Même les effets spéciaux semblent avoir été produits par un stagiaire sous-payé qui avait pour seul outil un PC sous Windows 95.
Franchement, même "Jericho", malgré ses personnages secondaires plus qu'énervants, tentait des choses et arrivait parfois à captiver un temps soit peu son public.
"LA Brea", à force de creuser dans le grand n'importe quoi, a fini par tomber dans sa propre faille, et ce dès le début de la série.
Alors adieu, "LA Brea". Merci de mettre enfin un terme à ce désastre télévisuel.
Les séries coup de cœur : les trésors de 2024
Heureusement, toutes les séries de 2024 ne sont pas de l'acabit de "LA Brea". Aussi, 2024 ne rime pas qu'avec annulations et déceptions. Cette année a aussi été le théâtre de quelques pépites qui méritent qu'on s'y attarde.
Avant de te parler de mes trois coups de coeur séries de l'année, voici une petite sélection de séries marquantes :
- "The Penguin" (HBO) : Colin Farrell, méconnaissable, campe un Oswald Cobblepot aussi glaçant qu'imprévisible. La réalisation est impeccable, avec une esthétique crasse et oppressante.. La série est loin de son univers de départ et n'est pas sans rappeler la cultissime série de HBO "Les Soprano". Bref, un show qui a dépassé toutes mes attentes.
- "Boy Swallows Universe" : une fresque australienne poignante qui brille par sa narration et son casting. Elle raconte l'histoire d'un adolescent, Eli Bell, pris dans un tourbillon de drames familiaux, de rêves brisés et de découvertes bouleversantes. Ce qui rend "Boy Swallows Universe" si captivante, c'est sa capacité à mêler la dureté du quotidien à une poésie envoûtante.
- "Baby Reindeer" (Netflix) : l'histoire vrai d'un homme harcelé par une femme obsédée. Angoissant et dérangeant.
- "Sweet Pea" : si tu aimes les séries british déjantées et grinçantes, "Sweet Pea" est pour toi. L'histoire suit Rhiannon, une femme apparemment banale, mais qui cache une double vie... et un goût prononcé pour le meurtre. La série joue habilement avec les codes du thriller et de la comédie, offrant des scènes aussi hilarantes que dérangeantes.
Parlons maintenant des trois séries qui m'ont marqué au fer rouge cette année :
Fallout : l'apocalypse sublimée
Si tu me connais un peu, tu sais que l'univers de "Fallout" est une obsession. J'ai passé des centaines, voire des milliers, d'heures à arpenter les Terres Désolées dans les jeux, à looter tout ce qui traînait et à pulvériser des Super mutants à grand coup de masse, de gatling ou de fusils à clous. Alors, quand la série a été annoncée, j'étais partagé entre une excitation enfantine et une peur viscérale que ce soit un massacre.
Mais ô miracle, "Fallout" n'a pas trahi son héritage.
D'abord, le casting. "Fallout" ne serait pas "Fallout" sans Walton Goggins ("Justified", "The Shield"), qui incarne une goule avec un charisme incroyable. Il est accompagné d'un casting solide, qui donne vie à des personnages complexes et profondément humains. Chapeau à Ella Purnell ("Sweet pea", "Yellowjackets") qui interprète parfaitement le rôle de la jeune fille qui sort de son abri et découvre un monde dévasté.
Ensuite, parlons du rendu visuel. La série est un bijou. Chaque épisode est un tableau post-apocalyptique extrait du l'univers du jeu, on s'y croirait presque. L'attention aux détails est remarquable : les costumes, les armes, les décors, la musique... tout transpire l'ADN des jeux. Les fans, comme moi, sont bien évidemment comblés.
Enfin, l'intrigue est parfaitement équilibrée entre survie, exploration et réflexion sur la nature humaine. "Fallout" ne se contente pas d'adapter un jeu vidéo, elle propose une vraie fiction qui s'impose comme une série incontournable de 2024.
Pour conclure, la série est une adaptation fidèle, qui respecte l'univers post-apocalyptique des jeux tout en le rendant accessible aux non-initiés. Chaque épisode est un régal visuel, avec des paysages désolés qui sentent bon la radioactivité et des personnages qui pourraient avoir été générés directement par le Pip-Boy. La série prolonge l'univers des jeux, elle n'ira peut-être pas aussi loin que le faisaient les deux premiers opus (attention à la censure), mais elle est sans nulle doute une belle réussite.
Ripley : la perfection en noir et blanc
"Ripley" m'a bluffé dès son premier épisode.
Adaptation du "Monsieur Ripley" de Patricia Highsmith, la série choisit une approche esthétique audacieuse en adoptant un noir et blanc somptueux, qui sublime chaque plan. On pourrait croire que ce choix visuel est un gadget, mais il n'en est rien : il sert magnifiquement la tension et l'élégance du récit.
Le casting est tout simplement parfait, avec un Tom Ripley interprété avec brio par Andrew Scott ("Fleabag", "Black Mirror", "The Hour").
Chaque scène est une leçon de cinéma, et la réalisation atteint des sommets. Si tu es amateur de thrillers psychologiques et de récits où la morale se dissout dans l'ambiguïté, fonce.
Samuel : un bijou d'émotions sur Arte
Diffusée sur Arte, "Samuel" est une pépite d'animation française qui m'a littéralement transporté. Ce qui frappe d'abord, c'est la simplicité de son style. Attention, quand je dis simplicité, je parle d'un minimalisme parfaitement assumé, qui place la narration et l'émotion au premier plan. Ici, pas de surenchère visuelle : juste un coup de crayon épuré, qui sert un conte moderne sur une enfance à la fois banale et universelle.
La direction artistique, signée Émilie Tronche, bien que sobre, est d'une efficacité redoutable. On est loin des animations ultra-colorées des animés hyperactifs, par exemple. Ici, la sobriété fait écho à la vie de Samuel et de ses camarades, des enfants avec lesquels on se connecte immédiatement. Les rares scènes en live-action, en revanche, cassent un peu l'immersion, mais elles restent anecdotiques face au reste.
Les épisodes, très courts (3 à 5 minutes), t'embarquent dans une narration tour à tour poétique et effrénée. Que tu sois né·e dans les années 2000 ou non, tu te retrouveras dans ces histoires d'enfance.
La musique, soigneusement choisie, est un personnage à part entière : entre nostalgie des années MSN et mélodies mélancoliques, elle sublime chaque scène. Et que dire des chorégraphies, à la fois touchantes et décalées, qui ajoutent une dimension unique à cette série.
Bref, en seulement 21 épisodes, "Samuel" parvient à te replonger dans ta propre enfance, avec ses joies et ses douleurs, et à t'offrir un moment hors du temps. Une série à voir absolument.
2024 nous a offert son lot d’émotions, entre belles surprises, fins prématurées et fins nécessaires.
Si les séries continuent de nous fasciner et de nous faire vibrer, elles reflètent aussi une industrie en perpétuelle mutation, parfois inspirée, parfois paresseuse, de plus en plus paresseuse...
Mais c'est ce mélange, entre audace et facilité, qui rend chaque année unique. Reste à espérer que 2025 saura davantage nous surprendre. En attendant de le découvrir, une chose est sûre : les séries restent notre refuge, pour le meilleur et pour le pire. Et n'oublions pas de lever la tête pour observer notre Monde. Il s'y passe des choses parfois dramatiques, mais la plupart temps magnifiques.
Donc n'oublie pas, profite de la vie, passe une excellente année 2025 et bisous !