Je t'avais teasé à la fin de l'abécédaire des séries annulées trop tôt en te laissant miroiter un nouvel abécédaire en réponse à celui-ci. N'ayant qu'une parole, je me saisis donc de ma clavier pour te présenter une nouvelle liste de séries. Avant d'aller plus loin, je te propose de découvrir ou de redécouvrir les 3 abécédaires de la Crypte :
- L'abécédaire des séries cultes.
- L'abécédaire des séries de merde.
- L'abécédaire des séries annulées trop tôt.
Après t'avoir proposé un inventaire de séries trop courtes, il était inconcevable de ne pas te proposer son pendant. Car oui, il y a des séries qui se sont arrêtées bien trop tôt, qui auraient mérité quelques épisodes, voire saisons de plus. Hélas, le destin en a voulu autrement. Faute d'audience ou desservies par une production déplorable, ces séries quittent les grilles de programmation par la petite porte. Bien souvent, elles laissent derrière elles quelques irréductibles fans, éplorés de voir leur nouveau coup de cœur sériel disparaître.
Parfois, cette tristesse se transforme en amertume quand ces mêmes fans découvrent qu'une série bien moins qualitative à leurs yeux perdure, perdure et perdure encore. Pourquoi, mais pourquoi autant d'injustice ?
Ce fan, c'est toi, c'est moi, c'est nous. On a tous été cette personne à un moment donné. Écœuré de voir notre série coup de cœur du moment être annulée alors qu'une bouse de série est renouvelée pour une onzième saison. Hein, Pourquoi Galavant a été annulée alors que Grey's Anatomy a été renouvelée pour sa onzième saison. Fait chier, vous avez de la merde dans les yeux ou quoi ? C'est quoi votre problème bande de...
Désolé à tous les fans de Meredith et du Docteur Mamour, mais il me fallait un exemple concret. A présent, je pense que tu as compris mon propos et ce dans quoi je vais t'embarquer dans ce nouvel abécédaire. Je vais donc te proposer 27 séries qui ont duré trop longtemps. Alors non, je n'ai pas loupé mon année de CP, je sais bien que notre alphabet se compose de 28 lettres... euh 29... ou 25. Bref, je dis bien 27 car je vais intégrer en début de liste une série qui ne commence pas par une lettre, mais par un chiffre.
Enfin, et pour en terminer avec cette présentation, l'abécédaire se découpera en 5 parties qui seront échelonnées durant les prochains mois.
Allez, en avant pour la première partie de l'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps.
0 à 9 comme 13 Reasons Why
Pour débuter, je te propose une série encore récente car elle s'est achevée il y a peu, plus exactement en 2020. J'aurais pu citer 24 heures chrono, j'ai d'ailleurs longuement hésité, mais tu verras que les propos que je vais tenir pour 13 Reasons Why sont également valables pour 24 et bien d'autres séries.
Tout d'abord, et si tu ne connais pas la série signée Netflix, de quoi parle 13 Reasons Why ? Voici le synopsis :
"Hannah Baker, une jeune lycéenne s'est suicidée. Quelques semaines plus tard, Clay Jensen, un de ses amis, reçoit une boîte contenant des cassettes audios expliquant pourquoi elle a décidé de mettre fin à ses jours. Clay découvre alors l'envers du décor et comprend à travers 13 raisons pourquoi Hannah n'est plus là..."
Sur le papier, la série m'a de suite accroché. Déjà il s'agit d'un teen drama. Sans être un inconditionnel du genre, et malgré mon âge avancé, j'ai grandi avec des séries comme Dawson, Newport Beach, Young americans ou encore un peu plus tard Skins, dans sa version britannique évidemment. La nostalgie de cette époque est certainement très présente en moi et me pousse généralement à regarder du côté de ces shows. Ce qui n'est pas une mauvaise chose étant donné que des productions récentes s'ancrant dans ce genre-là peuvent proposer des fictions de très grande qualité. Je pense précisément à Euphoria qui a été un véritable coup de cœur à sa sortie en 2019.
Sans arriver à la qualité d'écriture ou de réalisation d'Euphoria, 13 Reasons Why a su dès sa première saison marquer le public. La série propose des sujets forts et universels comme le suicide, le harcèlement scolaire, le viol, etc. Évidemment, il s'agit d'une fiction et elle n'hésite pas à en rajouter pour créer de la tension et ainsi tenir son public en haleine, ou à romancer le tout avec des histoires d'amour car l'amour, il n'y a rien de plus beau...
La force de la série réside dans le simple fait que n'importe quel adolescent peut se retrouver dans les événements décrits par 13 Reasons Why, et ce bien que la série prenne ses bases dans la culture américaine. En effet, sans aller jusqu'au suicide ou au viol, qui au cours de sa scolarité n'a jamais entendu parler de cas de harcèlement ?
La série nous confronte ainsi à notre propre vécu, à notre propre réalité. En tant qu'ado on peut le vivre ou l'avoir vécu. En tant qu'adulte, on peut le redouter pour sa progéniture. Ainsi, en tant que parent, 13 Reasons Why peut bouleverser, voire choquer. Sans être un cas d'école, car parfois exagérée dans ses propos, la première saison de la série mérite d'être vue. Et je pense même qu'elle peut être vue par les parents et leurs adolescents ensemble. Cela peut permettre de délier les langues, mettre des mots sur des situations difficiles vécues ou rencontrées au collège ou au lycée.
À noter que je précisais bien la première saison, car la suite n'est pas vraiment nécessaire. Et oui, 13 Reasons Why fait partie de ces séries au concept fort qui aura bien du mal à se prolonger sur plusieurs saisons.
L'histoire de Clay et Hannah se clôt au terme de la saison 1, même si le procès qui se joue dans la saison 2 apporte quelques éclaircissements. Alors effectivement quelques pistes restaient à creuser. Était-il pour autant nécessaire de prolonger cette histoire et de partir sur autre chose ? À mon avis, non.
Une seule saison était suffisante pour propulser la série au rang des séries cultes. Sans être dépourvue de tout intérêt, la suite de la série n'apporte plus rien. L'effet "wahou" de la découverte s'en est allé pour laisser un vide. Ce vide n'est autre que le vain espoir de retrouver les sensations premières de la série qui, finalement, ne reviendront jamais. C'est ainsi que 13 Reasons Why restera comme étant une bonne série gâchée par 2 saisons, voire 3 de trop.
Alors mesdames les chaînes, je sais bien que vous êtes là pour faire du pognon. Et dès qu'une série fonctionne et que le public est au rendez-vous, vous puisez dans le filon jusqu'à essoufflement. Parfois ce procédé tient quelques temps, mais bien souvent l'intérêt pour la série s'amenuise entachant tout ce qui a fait la splendeur de celle-ci à ses débuts. Les exemples sont légions et nous en verrons pas mal dans cet abécédaire.
Pour en revenir à 13 Reasons Why , j'ai vraiment adoré la première saison et bien apprécié la deuxième. Les acteurs sont bons, l'intrigue est prenante et la BO est excellente. Pour ce dernier point, mention spéciale à deux titres : Love Will Tear Us Apart de Joy Division et The Night We Met de Lord Huron avec une scène magique et magnifique entre Clay et Hannah :
La suite de la série m'a laissé indifférent et entre nous je n'ai même pas regardé la dernière saison ayant perdu tout intérêt pour le show. Dommage !
A comme Alias
Alias est une série d'action et d'espionnage créée en 2001. Elle raconte la vie de Sydney Bristow, une jeune étudiante recrutée par le SD-6. Elle imagine qu'il s'agit d'une simple agence gouvernementale, une émanation de la CIA. Pourtant, sa vie bascule lorsque son petit ami est assassiné après qu'elle lui ait annoncé pour qui elle travaille. Décidée à se venger, elle contacte la CIA et débute sa carrière risquée de double agent...
Alias fait clairement partie des séries pop corn que tu t'enfiles épisodes après épisodes sur ton canapé en te goinfrant de cochonneries.
Sur le papier, et bien entendu si tu aimes les séries où ça castagne, Alias a tout pour plaire. L'action est présente tout au long des épisodes, ça va vite, pas le temps de somnoler devant son écran, l'intrigue est prenante avec tous les mystères qui accompagnent le quotidien de Sidney et ses amis.
Enfin, le casting est bon avec principalement la présence de Victor Graber qui incarne à merveille le père de Sidney. Et je déconseille à quiconque de toucher ne serait-ce qu'un cheveu de sa fille, sinon il part en cacahuète en mode Liam Neeson dans Taken.
Pour en savoir plus sur Jack Bristow, je te renvoie sur mon actu Jack, ce héros des temps modernes dans laquelle j'évoque son personnage en tant que héros.
Le reste du casting fonctionne bien également avec Carl Lumbly, Ron Rifkin, Bradley Cooper, Kevin Weisman (aka l'excellent Marshall qui est devenu mon meilleur pote le jour où je l'ai vu derrière les fûts d'une batterie), Michael Vartan et bien entendu Jennifer Garner.
Jean-Clément : "Putain mec, j'ai cru que t'allais par parler de Jennifer. La meuf est une pure bonnasse dans cette série. Ma cousine Kimberley kiffait trop ses tenues et ses perruques. Du coup, elle se déguisait comme elle et faisait des défilés devant toute la famille le dimanche. C'est comme ça qu'elle m'a tapé dans l'œil et que je l'ai choppée. Bon elle est plus grasse que la Sidney, mais avec une perruque ça passe. Faut pas faire le difficile non plus, tu vois ce que je veux dire !"
Euh... pas vraiment, mais le principal c'est que tu sois heureux avec... euh... avec ta... cousine.
Donc pour l'instant on a une série qui tient la route. Ajoutez à ce beau tableau la venue de guests de renom comme Justin Theroux, David Cronenberg, Roger Moore, Gina Torres, Danny Trejo, David Carradine, Ethan Hawke ou encore Quentin Tarantino. Ce dernier a fait un caméo mémorable dans la saison 1, dans le double épisode intitulé The Box. Dans cet épisode à la Piège de Cristal, il nous offre un méchant de haute volée face à une Sidney Bristow prête à en découdre comme toujours.
Pourtant, et malgré tous ces points positifs, Alias a commis l'erreur de ne pas s'arrêter à temps. Et il suffit de lire des avis et critiques ici et là sur la Toile pour se rendre compte que tout le monde s'accorde sur le fait que les trois premières saisons sont excellentes et qu'à partir de la saison 4 Alias perd de l'intérêt. Déjà il faut dire que la saison 3 a eu du mal à passer pour beaucoup avec ce saut dans le temps qui déséquilibrait la narration et les relations de Sidney. Personnellement, ce principe ne m'a pas perturbé plus que ça et a au moins le mérite de rebattre les cartes et de donner une nouvelle couleur à la série.
Malheureusement, l'intérêt pour le show s'est étiolé à partir de la saison 4 où la série tente en vain de retrouver le succès d'autrefois avec une nouvelle organisation secrète avec à sa tête Sloane. Et cette conne de Sidney bosse pour lui. Franchement, le mec est une ordure. Les scénaristes essayent de le réhumaniser mais bien trop maladroitement. Entre nous, ça ne fonctionne pas. Le tout est terni par l'arc Rambaldi que l'on suit depuis le début du show. Certes on a envie d'avoir le fin mot de l'histoire, mais un effet de ras-le-bol s'installe et dessert le récit.
Dans l'ensemble, Alias reste une bonne série du genre. Peut-être que tout condenser sur 3 saisons lui aurait offert une intrigue plus accrocheuse et plus réaliste. Ainsi, enlever le surplus de cliffanghers et de nouveaux personnages qui alourdissaient le propos. Et qu'on se le dise une bonne fois pour toute, intégrer des cliffanghers dans une histoire c'est très bien, cela permet de garder le public en haleine et de relancer l'intrigue. La série ne doit pas pour autant se limiter à ça. Bon ce n'est pas vraiment le cas avec Alias, mais parfois on frôle la limite de l'indécence de ce point de vue-là. Petit clin d'oeil à La Casa de Papel au passage.
B comme Bones
Bones est une série policière diffusée de 2005 à 2017 sur la FOX. En voici son synopsis :
"Temperance Brennan est une anthropologue judiciaire réputée. Avec son équipe de l'institut Jefferson, ils sont les meilleurs dans leur domaine. Le FBI en a bien conscience et fait appel à ses services pour élucider de nombreuses enquêtes. L'agent Seeley Booth travaille étroitement avec cette équipe et entretient des rapports à la fois conflictuels et amoureux avec Temperance..."
Bones est un copshow tout ce qu'il y a de plus classique dans ce qu'il se faisait dans les années 2000. À l'instar de séries comme The Mentalist ou Castle, elle propose un duo aux compétences bien différentes, mettant en scène ici un agent du FBI et une anthropologue. Les interactions entre les personnages fonctionnent bien. En effet, le décalage entre Booth, l'homme de terrain, et Brennan et sa bande de scientifiques un peu nerds, offre des moments drôles que l'on prend plaisir à retrouver à chaque épisode.
Comme le veut le genre des séries policières sur les networks, la série donne la part belle aux stand alone episodes, c'est-à-dire des épisodes durant lesquels une intrigue est entièrement résolue. Ainsi pas besoin de regarder l'intégralité de la série pour tout comprendre. Il reste que quelques arcs narratifs parsèment la série ici et là. Je pense notamment à celui concernant la mère de Temperance.
Il y a aussi l'histoire d'amour entre Booth et Brennan. Il est certain que si tu aimes suivre ce genre d'histoire, tu vas devoir te coltiner tous les épisodes pour suivre l'évolution des rapports entre nos deux héros. Et c'est ici que survient l'un des problèmes de la série.
Bones nous sert, comme beaucoup trop d'autres séries, un jeu du chat et de la souris entre les deux protagonistes. Ils se tournent autour pendant bien trop longtemps. Et pourtant, Bones met nos deux héros en face de leurs sentiments assez rapidement si je me souviens bien. Je sais pertinemment que ce genre d'intrigue permet de maintenir le public en haleine. Devant ces scènes de "je t'aime moi non plus", la fébrilité de la ménagère de moins de 50 ans en manque d'amour, seule avec son fer à repasser à la main, est palpable. La tension sexuelle est à son paroxysme, et ce n'est pas l'eau déminéralisée du fer qui coule le long de ses jambes, mais bien de la cyprine...
J'avoue que ce n'était pas très fin. En attendant, sache qu'à la maison je repasse le linge et sans être une femme, mes incontinences me font le même effet...
Alors oui, Booth et Temperance se tournent autour un peu trop longtemps à mon goût. Le tout n'est pas amené très finement car évidemment dès le départ on sait qu'ils finiront ensemble. Alors loin de moi de critiquer ce procédé.
En effet, c'est parfait de créer un peu de tension sexuelle durant quelques épisodes, voire 2 ou 3 saisons, mais n'en faites pas trop messieurs et mesdames les scénaristes. Ce schéma amoureux on le connaît par cœur. On l'a déjà vu dans Friends avec Ross et Rachel, on l'a vu dans House avec Greg et Cuddy, on l'a vu également dans Chuck entre Chuck et Sarah, bref la liste est longue. Les contre-exemples sont plus rares, mais j'en ai pourtant un en tête. Celui de Cheers où dès la fin de la saison 1, Sam et Diane se mettent ensemble. On ne tourne pas autour du pot et on avance sur l'histoire. La série est bien plus vieille datant du début des années 80. Peut-être qu'à l'époque cette technique de faire languir le téléspectateur était moins monnaie courante.
Bones est certes tombée dans cet écueil, mais cela n'en fait pas pour autant une mauvaise série. En mon sens, ce qui lui a porté du tort est tout simplement d'avoir duré aussi longtemps. Face à un nombre quasi croissant de nouveaux projets de série chaque année, il convient de faire des choix. Ainsi, délaisser des séries que l'on suit depuis plusieurs années pour en découvrir de nouvelles.
Ne se renouvelant pas assez à mon goût et proposant des épisodes toujours ancrés dans le même schéma narratif, je me suis lassé. Et à l'instar d'un Esprits Criminels ou d'un NCIS, j'ai arrêté de regarder la série.
C comme Californication
Californication est une comédie dramatique produite de 2007 à 2014 sur la chaîne Showtime. Elle a été diffusée en France sur M6.
Elle met en scène Hank Moody, un romancier à succès. Celui-ci peine à trouver l’inspiration et ne parvient pas à tourner la page de son histoire d'amour avec Karen, alors que celle-ci refait sa vie avec Bill. Il essaye tant bien que mal de conserver une bonne relation avec sa fille Rebecca tout en enchaînant les relations sans lendemain. Tant dans ses errances que dans ses projets, il est accompagné par son meilleur ami et agent Charly, un homme loin d'être un exemple de vertu lui aussi.
Outre la présence de David Duchovny, ce qui m'a de suite attiré dans Californication est son format et la chaîne qui la produisait. La série allait clairement s'ancrer dans un genre que j'affectionne particulièrement : les comédies dramatiques de moins de 30 minutes à l'instar de Sex and The City, Weeds, The Big C, Nurse Jackie, House of Lies ou encore Hung.
Ces séries au format court sont assez délectables à suivre. Pas le temps de s'ennuyer, c'est souvent drôle bien que des sujets graves peuvent être abordés de bien belle manière, et la censure que nous impose les networks est bannie pour laisser place à une impertinence ostensible.
Donc sur le papier, on est devant quelque chose qui tient la route et qui a tout pour plaire. Mais encore une fois, la série s'est prolongée encore et encore pour proposer un total de 7 saisons.
Je ne suis pas allé jusqu'à la fin car au bout de 2 ou 3 saisons un effet de lassitude s'est installé. Les frasques et autres déboires de Hank se répétaient sans cesse. Cette relation entre lui et Karen, qui se mettent ensemble et se séparent inlassablement, est épuisante. On a compris qu'ils sont fait l'un pour l'autre et que cette attirance fusionnelle et charnelle les détruit. Arrêtez de nous servir la même histoire sempiternellement.
La série est dans l'ensemble très répétitive et nous offre des personnages qui évoluent peu. Alors oui Hank est marrant avec son côté beau gosse qui baise toutes les meufs qu'il croise. Ah ça de la quéquette et des paires de nichons, on en voit passer à la pelletée.
Marie-Constance : "Monsieur, comme à votre habitude, je vois que vous vous délectez de personnages qui vivent dans le pêché tout en prônant une décadence certaine et probante. Seigneur, que puis-je faire pour cette âme perdue ? Aidez-moi ! Aidez-le à combattre ses démons. Faites que lui aussi puisse jouir d'une vie pure et spirituelle."
"Jouir", tu as dit "jouir" ? Ô Marie-Constance tu me fais tellement plaisir... tellement jouir...
Hum... hum... Revenons-en à Hank. Ce personnage atypique est de prime abord sympathique.
J'ouvre une parenthèse sur le terme de "atypique" . Entre nous, t'en connais beaucoup des mecs qui sans rien faire arrivent à rendre toutes les femmes qu'il croise folles de lui ? Certes il est beau gosse le Hank, mais de là à se chopper toutes les femmes, il y a un juste milieu. Ou alors la série fait passer la gent féminine pour des femmes faciles et volages, mais j'ai du mal à le croire. On est surtout dans une série qui se veut choquante (l'exemple parfait avec Hank qui se fait tailler une pipe par une nonne dans une église, mais chut ne le disons pas trop fort de peur de voir débarquer à nouveau Marie-Constance). Et Showtime, qui produisait la série, avait bien compris que le sexe fait vendre...
Je ferme la parenthèse.
Donc, suivre Hank dans son quotidien d'arraché et de gros queutard est assez drôle. On perd toutefois de l'intérêt au fil des épisodes. À croire qu'il n'apprend jamais de ses erreurs. On en revient à ce problème de répétition de la série. Les saisons tournent finalement en rond. Sans être déplaisantes à suivre, on se lasse.
Californication aurait pu s'achever sur le final de la saison 1 et ça aurait très certainement clôturé à merveille la série avec un Hank qui obtient ce qu'il souhaitait, à savoir : retrouver sa famille. Une happy end qui aurait peut-être déplu à certains, mais elle achevait parfaitement la série et remettait Hank sur le droit chemin après une vie de débauche totale.
Qu'en penses-tu ? La série s'était-elle essoufflée au fil des saisons ? L'as-tu toujours trouvé à ton goût ?
D comme Dexter
Pour terminer cet abécédaire, attaquons-nous à un gros morceau avec Dexter. Putain, Dexter ou comment gâcher une excellente série.
Si tu n'as jamais entendu parler de la série Dexter, en voici le pitch :
Le jour, Dexter Morgan travaille pour la police de Miami en tant qu'expert en médecine légale et notamment il est spécialiste de l'analyse de traces de sang. La nuit, Dexter est un serial killer tuant uniquement des meurtriers.
J'ai découvert Dexter en 2006, l'année de sa sortie. J'attendais impatiemment la série et pour deux raisons.
La première étant que Dexter allait mettre en scène Michael C. Hall, acteur que j'avais adoré sous les traits de David Fisher dans Six Feet Under.
La seconde concerne le livre Ce Cher Dexter de Jeff Lindsay. La série est tirée de ce roman que j'avais pris beaucoup de plaisir à lire. Pour te la faire courte, la saison 1 de la série reprend dans les grandes lignes le livre. Donc si tu as aimé la série, la lecture du livre n'est pas indispensable, même si l'ouvrage est sympathique et permet de se replonger avec plaisir dans l'univers de la série. Pour le reste des romans, car oui Lindsay a écrit des suites à Dexter, je ne les recommande pas du tout. L'auteur a clairement voulu surfer sur le succès de la série, sans jamais vraiment y arriver. N'étant pas critique littéraire, je n'irai pas plus loin. Je voulais simplement témoigner de mon engouement pour la série et ses débuts.
Et je parle bien des débuts de la série car comme tu t'en doutes, Dexter a duré trop longtemps.
Évidemment, un effet de lassitude s'est installé, 8 saisons c'est quand même long. Et ne tournons pas autour du pot, la série a été entièrement gâchée par un final de merde. Voilà, les choses sont dites une bonne fois pour toute. Je ne fais certes pas dans l'originalité, mais le dernier épisode de la série est à chier.
Il serait malhonnête de ma part de juger Dexter uniquement sur sa fin. Mais on le sait, le final a déçu la quasi totalité des fans de la série. Et tu m'étonnes, le dernier épisode est digne d'un film sorti en Direct-to-DVD tellement ça enchaîne des scènes toutes plus nulles les unes que les autres. De la tempête à Dexter en mode super héros qui enlève sa soeur dans l'hôpital, en passant par l'incompétence notoire des flics de Miami, rien ne va. Pour ce dernier point, on a eu 8 saisons pour nous en rendre compte. J'aime beaucoup le personnage d'Angel, mais on ne peut pas dire qu'il ait été très performant dans son travail de détective. Quant à la tempête, elle n'apporte strictement rien au scénario. L'effet dramatique est insignifiant et le rendu est complètement cheap. Ma fille fait des tempêtes beaucoup plus impressionnantes dans son bain avec son bateau Playmobil.
Pour terminer, je vais évidemment parler du final. On savait que notre serial killer préféré était habile avec les couteaux et autres armes tranchantes. Quoi de plus normal, qu'il aime tâter de la hache, n'est-ce pas ? Alors bim, on lui met une bonne chemise à carreaux, une barbouse et un bonnet, et c'est parti en mode bûcheron au fin fond de l’Amérique du Nord. Les vilains coupeurs d'arbres et autres bêtes à poils n'ont qu'à bien se tenir car Dexter va débiter de la bûche.
Cette fin est une blague. Showtime, la chaîne qui diffusait la série, en serait la cause. Elle aurait souhaité que son héros survive. J'utilise le conditionnel car apparemment entre la chaîne, la production et les scénaristes, chacun se renvoie la balle en accusant le manque de discernement de l'autre. Dans tous les cas, le résultat est là et il s'agit d'un bon gros coprolithe (celui ci-dessous n'est pas fossilisé, mais il atteste parfaitement de mon ressenti).
Finalement, est-ce que Showtime n'as pas eu le nez creux ? En effet, 8 ans après la fin de la série, elle ressuscite Dexter pour une neuvième saison qui débarquera le 7 novembre prochain.
Personnellement, je serai devant mon écran. Je n'attends strictement rien de cette nouvelle saison, mais si Dexter arrive à renouer avec les premières saisons et surtout avec la saison 4 qui mettait en avant le Trinity Killer, je dis oui.
Par contre, l'inquiétude me gagne car je viens de lire que John Lithgow, aka le Trinity Killer, sera présent dans cette nouvelle saison. Pourtant, son personnage est mort... que vont-ils nous pondre ? Quoi, Dexter s'était trompé de couteau, il avait pris le couteau en mousse de son fils ? En fait, je crains le pire... Et toi, attends-tu avec impatience cette nouvelle saison ? Wait and see !
Je m'arrête là pour ce premier volet de l'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps. On se retrouve prochainement pour la suite de cette liste. D'ici là, profite de la vie et bisous.
La suite de cet abécédaire à découvrir ici :