L'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps (3/5)

dimanche, 30 janvier 2022 10:41
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L'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps (3/5) - 5.0 out of 5 based on 1 vote

Dans la vie, il y a des séries qui méritent de vivre et il y a les autres. En soins palliatifs depuis déjà trop longtemps, elles ont décidé de se battre jusqu'à leur dernier souffle. Elles survivent, poussent à l'extrême leur concept alors que mettre fin à leurs souffrances aurait été salvateur pour les neurones du téléspectateur. Bienvenue dans l'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps, volet 3 sur 5.

La version podcast de l'article est à découvrir sur Youtube, Deezer, Spotify, Apple PodcastAnchor...

Avant toute chose, si tu n'as pas jeté un oeil aux deux premiers articles de cet abécédaire, je t'exhorte à le faire de ce pas :

C'est bon, tu as tout lu ou tout écouté en version podcast ? Alors on est parti à la découverte de 6 séries dont la fin est arrivée bien trop tard à mon goût.

Tu verras que parmi ces séries, il y a deux cas de figure. Celles qui ont un concept fort dès leur première saison, mais qui ont voulu en faire trop, et celles qui se sont tout simplement essoufflées au fil des saisons.

Pour ces dernières, l'explication est assez simple. Elle va souvent de paire avec une certaine lassitude qui a pu s'installer au fil des saisons. Les chaînes, producteurs et autres grands pontes derrière ces séries, n'ont pas su mettre fin à temps à leur fiction. Ce qui a le don d'entacher la série qui partait parfois sur de bonnes bases.

Quant aux autres, l'explication sera peut-être plus ardue car va on parler du terme de "high concept". Alors c'est quoi le "high concept" et donc une série "high concept" ? Notre ami Google Traduction nous traduit cela par "Concept élevé". C'est de suite beaucoup plus clair !

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Bon ok, essayons d'en savoir plus. Si tu cherches à définir ce qu'est une fiction "high concept", tu vas trouver à boire et à manger sur Internet. Ce qu'on entend le plus communément : une série "high concept", est une série dont le scénario repose sur un concept. Ok merci Captain Obvious !

En gros, il faut une idée, une intrigue forte. On dit souvent qu'il s'agit de séries aux histoires complexes, avec des mystères, un grand nombre de personnages en quêtes d'une vérité quasi philosophique sur la vie, le tout avec des rebondissements qu'on te jette à la gueule à chaque fin d'épisode. Les séries les plus connues entrant dans cette définition sont Lost, The Crossing, Flashforward, The Event et encore beaucoup d'autres. La petite dernière étant LA Brea sortie à la rentrée 2021 sur NBC.

Bon, il ne faut pas avoir fait Saint-Cyr pour comprendre ces séries et notamment la petite dernière que je viens de citer. Son premier épisode ne laisse aucun doute sur la tournure que prendront les événements dans la suite de la saison. Entre nous, j'ai regardé les 2 premiers épisodes et j'ai lâché l'affaire. Il faut dire qu'entre un scénario téléphoné, des effets spéciaux digne des années 80 (et encore certaines fictions de l'époque étaient bien mieux faites) et une direction des acteurs lamentables, la série entre de suite au Panthéon des séries de merde.

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Personnellement, je trouve cette définition de "high concept" un peu pompeuse. Aussi, je me rallierais à des explications plus simples trouvées ici et là au gré de mes recherches. En substance, une fiction dite "high concept" réside principalement dans une idée qui tient en peu de mots et que l'on pourrait caractériser par un "Et si".

Jean-Clément : "Et si mon pipi était de la Kro, je boirais de la pisse toute la journée. Ha ha ha"

Alors non, pas ce genre de "et si". Tu devrais plutôt partir sur un "et si j'arrêtais d'engrosser ma soeur ou ma cousine, est-ce que mes enfants seraient moins cons ?". Je pense qu'on est sur le genre de question existentielle que tu devrais te poser mon cher ami retardé.

Voici quelques exemples concrets de "Et si" :

  • Pour Lost : et si un avion s'écrasait sur une île perdue avec des survivants en quête de rentrer chez eux.
  • Autre exemple avec Sliders, les mondes parallèles : et si un petit génie créait un moyen de voyager entre les mondes.
  • Un petit dernier côté cinéma avec Jurassic Park : et si on pouvait ramener des dinosaures à la vie.

Tu l'auras bien compris, il s'agit d'une définition assez simple. Cela ne veut pas dire que derrière tout ça il n'y a pas un cahier des charges bien spécifique décrivant ce que sera ladite fiction "high concept". Une des orientations pourrait éventuellement être le genre de l'uchronie, à l'instar du roman de Philip K. Dick Le Maître du Haut Château dans lequel il part du postulat suivant : et si la Seconde guerre mondiale avait été gagnée par les forces de l'Axe.

Je pourrais encore développer ce sujet pendant des heures, mais ce n'est pas l'objet de cet article. Et si tu veux aller plus loin, bien d'autres sites spécialisés ou vidéos pourront te contenter, je te laisse mener tes recherches. Ici, on se contentera donc de cette approche du "et si" avec une idée forte, quelque chose qui interpelle le téléspectateur. Tu verras que cela permet d'inclure pas mal de séries car ne nous leurrons pas, quand on regarde les avis et critiques sur le Net, c'est à croire que toutes les séries sont devenues des séries dites "high concept".

C'est bien mignon tout ça, mais quelles sont les séries qui intègrent cette suite de l'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps ? On y va, et garde bien en tête que pour toutes ces séries, bien qu'elles aient pu ou non être alléchantes au départ, la production a, à mon sens, forcément chié dans la colle à un moment donné. C'est parti !

I comme Into the Badlands

Into the Badlands est une série d'action post-apocalyptique diffusée sur la chaîne AMC au milieu des années 2010. En voici son synopsis :

"Dans un monde post-apocalyptique, 7 barons se partagent les terres. Sunny, un homme de main du puissant baron Quinn, prend sous sa houlette le jeune garçon M.K. et tente de lui inculquer les arts martiaux afin de maîtriser ses pouvoirs. Ensemble, ils vont ensuite partir pour une aventure dans les terres désolées de ce monde dangereux..."

La série se compose uniquement de 3 saisons. Tu peux donc en toute légitimité me demander ce qu'elle vient faire dans cet abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps. Tu as le droit, mais comme c'est moi qui tiens le clavier j'intègre les séries que je veux dans cet abécédaire donc...

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La première fois que j'ai regardé Into the Badlands, je dois dire que la série m'a scotché sur le canapé. Devant un univers aussi original, une photographie hyper léchée, notamment à partir de la saison 2 (certainement grâce à un budget plus important), des décors riches et des scènes de combat à couper le souffle, Into the Badlands frappait fort et se démarquait clairement de tout ce qu'on avait pu voir dans le genre post-apo ces dernières années.

Si tu aimes la castagne, tu en auras pour ton argent. La série offre de savoureux moments de combats de pieds, de poings, d'armes à feu, d'épées, de bâtons, bref tout ce qui leur passe sous les mains. La chorégraphie des combats est savamment orchestrée, et dénote l'amour profond que l'équipe du show porte pour les fictions d'arts martiaux. C'est parfois un peu trop dans la démonstration. Certaines scènes frôlent d'ailleurs le kitch avec les fils qui tiennent les acteurs quasiment perceptibles. Un point qui ne dérangera pas les fans du film Tigres et Dragons et les amateurs de pêche à la ligne.

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Les scènes de combats sont le véritable point fort de la série.

Un autre atout, réside dans l'esthétique d'Into the Badlands. Les détracteurs de la série diront que certains décors font trop carton-pâte, qu'on se croirait presque sur une scène de théâtre et que ça manque indéniablement de budget. Il y a du vrai dans ces assertions, mais la série s'est donnée les moyens de travailler sur une image, sur des décors, sur un travail des couleurs, sur les costumes et bien d'autres aspects visuels qui la rendent savoureuse à suivre.

Into the Badlands est une série esthétiquement réussie. Elle offre de magnifiques contrastes de couleurs. Un choix artistique qui renforce cette dichotomie entre le bien et le mal, entre un monde dur et oppressant et un espoir de paix et de renaissance. D'une certaine façon, ce que symbolisent ces fleurs que les soldats ramassent dans les champs.

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Tous ces aspects positifs ne font pas pour autant d'Into the Badlands une bonne série. En effet, le casting et le scénario sont les deux aspects qui m'ont le plus dérangé.

Je ne critique pas l'intégralité du casting car Emily Beecham et surtout le duo Daniel Wu et l'excellent Nick Frost sont bons. Nick Frost bordel, le mec de la trilogie Cornetto est dans Into the Badlands, le truc improbable. En attendant, il tient parfaitement son rôle, nous offrant quelques scènes délectables.

C'est plutôt le reste du casting que je remets en cause. Que ce soit Lorraine Toussaint, Ally Ioannides ou encore Aramis Knight, respectivement Cressida, Tilda et M.K., aucun n'est convaincant. On est dans du surjeu à chacune de leurs interventions.

La palme revenant certainement à l'acteur qui joue M.K.. Déjà que son personnage est insupportable, il est difficile de rester impassible devant son visage mono-expressif. Il a le charisme d'un bulot qui a passé sa journée sur un rocher en plein soleil le 15 août. Regarde-le avec ses copains Hayden Christensen, Jonathan Rhys-Meyers, Gilles Lellouche, Colin Farrell ou encore Mary-Louise Parker (oui il y a des femmes chez les bulots, on appelle ça une bulotte... je crois !) :


Et pour finir, le scénario est l'autre point faible de la série. Malgré quelques bonnes idées, Into the Badlands n'a pas réussi à me happer au cœur de son intrigue. Que ce soit l'intrigue autour de la recherche de la famille de Sunny, la quête de M.K. pour maîtriser ses pouvoirs ou l'enjeu politique qui se trame entre les barons, rien n'était assez bien raconté pour me plonger pleinement dans le récit.

Chacune de ces histoires auraient pu avoir un intérêt certain, mais le tout est mal écrit et ne suscite pas d'intérêt. Les dialogues manquent cruellement de finesse. Une seule envie, qu'ils arrêtent de parler pour se foutre sur la gueule. De la baston bordel !

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Et heureusement le téléspectateur est régulièrement récompensé avec des scènes d'action qui viennent ponctuer des échanges insipides entre les protagonistes. De ce point de vue-là, la série n'a pas su raconter l'histoire de Sunny évoluant dans ce monde post-apocalyptique aux enjeux pourtant riches.

Pour conclure, Into the Badlands aurait dû fusionner toutes ses saisons pour n'en faire qu'une seule. Une saison avec un scénario plus dynamique toujours parsemé de scènes d'action toutes plus folles les unes que les autres et cette photographie ultra soignée. En tout cas, la série m'aurait laissé un meilleur souvenir...

J comme Jericho

jericho

Jericho est une série post-apocalyptique sortie aux États-Unis en 2006 sur CBS et diffusée en France sur M6. Jericho a sa place sous l'étendard "high concept" dont on parlait plus haut. En voici son synopsis :

"Après plusieurs années d’absence, Jake Green est de retour dans sa ville natale, Jericho. C’est l’occasion pour lui de retrouver ses amis, sa famille et de régler les problèmes qu’il avait laissés en partant. Son séjour ne sera pas de tout repos et bien plus long que prévu... Une catastrophe nucléaire frappe le pays plongeant les habitants de Jericho dans le chaos. Les citoyens s’interrogent : simple accident ou attentat ? Quelle est la cause de ce drame sans précédent ? La ville est coupée du monde. Il convient maintenant de survivre en affrontant la réalité et en combattant ses peurs..."

Et si une bombe nucléaire frappait les États-Unis, que se passerait-il ? Scénario certes pas novateur mais qui a le don de susciter l'intérêt tant une telle éventualité pourrait bien nous tomber sur le coin de la tronche un de ces jours. Je ne suis pas pessimiste, simplement en alerte ! Donc voilà de quoi parle Jericho. Et en parle-t-elle bien ?

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Tu veux une véritable intrigue sur ce sujet, passe ton chemin et vas jouer à Fallout, le 1, le 2, le 3, le New Vegas, le 4 et même le 76. En passant, je prie de toutes mes forces pour que l'adaptation du jeu en série qui est prévue par Amazon soit de qualité.

Marie-Constance : "Vous vous permettez donc de prier quand cela vous arrange. Le Tout Puissant a autre chose à faire que d'écouter les prières d'un vil garnement opportuniste. Votre croyance et votre amour pour le Seigneur ne sont pas sincères. Vous n'êtes pas digne de lui, seules les portes de l'Enfer vous seront ouvertes."

Oh, on se calme la cul-bénit, je vais nuancer mes propos avant que les flammes des enfers me lèchent la plante des pieds. J'espère donc que la série sera de la qualité du jeu vidéo. Satisfaite ?

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Jericho a subi de nombreuses fois mon courroux. Je te renvoie d'ailleurs aux propos que j'ai tenu dans la critique de la série, dans l'abécédaire des séries de merde et dans l'article 4 séries en huis clos à éviter. Mais comme je suis sympa, voici un rapide résumé des propos tenus. Et cela tient en 4 mots : gâchis, patriotisme, adolescent et complot. Allez, débrouille-toi avec ça, salut !

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Ok je développe !

Jericho est du gâchis. Le synopsis était alléchant et laissait entrevoir pas mal de possibilités. Malheureusement, les scénaristes ont préféré passer plus de temps sur des scénettes inintéressantes durant lesquelles on va suivre des petites querelles insipides ou un des personnages aller cueillir du romarin dans la jardin du voisin. Je caricature, et pourtant la série n'en est pas loin. Et c'est un peu ce qui se passe avec pas mal de séries. J'ai en tête The Walking Dead. Cette dernière passe son temps à nous faire languir avec des épisodes inintéressants entre les débuts et fins de saisons.

Le patriotisme est trop présent dans la série. Jericho se passe aux States et on connaît leur propension à parler de leur pays chéri. On atteint toutefois des sommets qui frôlent le ridicule.

Des personnages énervants avec en tête de lice Dale. Ce mec a gâché toutes les scènes dans lesquelles il joue et dans lesquelles il ne joue pas d'ailleurs. Oui le gamin est tellement horripilant que j'avais peur de le voir débarquer à n'importe quel moment de la série. Non monsieur, ça suffit, il est tant d'arrêter d'embêter les téléspectateurs, rentrez chez vous !
Franchement, son personnage n'apporte rien à l'histoire. Il lui arrive des merdes à chaque épisode et le pire dans tout ça, c'est qu'on en à rien foutre. Il est l'ado prépubère typique qui a le don de se mettre dans des situations nulles et qui en plus ne font pas avancer le scénario. Bref, le mec méritait qu'une chose : que la bombe nucléaire lui tombe sur la gueule.

Le dernier point négatif concerne cette histoire de complot. Jericho saute à deux pieds dans la facilité scénaristique vue et revue trop de fois. Oh la la le gouvernement est derrière tout ça, pfiou que de mystères...

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Tous ces éléments font de Jericho une piètre série. Et pourtant elle n'a duré que 2 saisons. À mon humble avis c'est déjà bien trop. Une seule aurait suffit avec un sérieux remaniement des enjeux scénaristiques.

K comme Kyle XY

kyle xy

Kyle XY est une série fantastique pour ados diffusée à partir de 2006 aux États-Unis. En voici son synopsis :

"Kyle, un jeune ado, est retrouvé nu, errant et désorienté. Il est rapidement recueilli par Nicole Trager, une psychiatre, qui l'accueille chez elle. Avec sa famille, Nicole découvre petit à petit les facultés étranges du jeune garçon..."

En toute honnêteté, il m'a été assez difficile de trouver une série commençant par la lettre K. D'autant plus que j'ai un très vague souvenir de Kyle XY, la série ne m'ayant pas marqué plus que ça à l'époque.

Kyle XY a voulu surfer sur le succès de séries du même genre qui ont fonctionné quelques années auparavant. L'aura encore bien présente de séries telles que Buffy contre les vampires, Charmed, Smallville ou encore Roswell était du pain béni pour lancer une nouvelle série avec un ado/jeune adulte avec des facultés extraordinaires.

Dans une moindre mesure, John Doe a également eu son influence sur Kyle XY. On change la génération du héros, mais sinon on se retrouve bien face à un personnage aux compétences hors du commun. La concordance se fait d'ailleurs dès le premier épisode avec la découverte des deux êtres nus dans la nature. Je pense que Matt Dallas et Dominic Purcell nus a dû ravir quelques téléspectatrices et téléspectateurs... et quelques pédophiles...

creepy

Ah non, Matt Dallas avait 24 ans à la sortie de la série, ouf !

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Parmi les vagues souvenirs que j'ai de la série, je me rappelle que Kyle XY avait un côté un peu trop niais à mon goût. Certes, le personnage de Kyle jouait le naïf, tel un nouveau né qui découvre la vie. De ce point de vue-là pas de problème, c'est affiché dès le départ par la série. Je parle plus d'un côté un peu gnan-gnan avec des histoires d'amour sans intérêt, des querelles d'ados... ouais bon j'ai tout dit.

On est bien devant une série familiale pour les ados. Et ce n'est pas pour rien que c'est la chaîne ABC family (devenue Freeform à présent), bien connue pour être derrière des séries comme La Vie secrète d'une ado ordinaire, Switched!, Beautiful People, Make It or Break It, etc. qui l'a produite.

J'étais dans la cible des séries susmentionnés comme Buffy, Charmed et autres consœurs lorsqu'elles sont sorties. Et oui j'étais alors ado ou sur la fin de mon adolescence. Pour Kyle j'étais déjà un adulte de 25 ans, propre sur moi et responsable... pfff... pas du tout !

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Pour conclure sur Kyle XY, tu l'auras compris, les quelques épisodes éparses que j'avais vus, ne m'avait pas laissé de souvenir impérissable. Entre un scénario un peu déjà-vu, des histoires cuculs et une intrigue qui ne semblait pas vraiment avancer, Kyle XY malgré ses 3 saisons a duré trop longtemps.

L comme La Casa de Papel

la casa de papel

Pour cette lettre, j'ai beaucoup hésité. Lost me tendait les bras. Il y a pourtant un hic. Plus de 10 ans après l'arrêt de la série, je ne sais toujours pas comment me positionner par rapport à elle. J'ai autant d'amour que de haine pour la série. Elle a su me retourner le cerveau, proposer des personnages ultra charismatiques, des intrigues prenantes, et à côté de cela, passer trop de temps sur des histoires anodines, ne pas répondre à des questions et proposer une fin un peu décevante.

Bref, Lost avait certainement sa place ici-même. Il y a toutefois bien d'autres personnes qui ont déjà écrit à son sujet, je te laisse mener tes recherches. Attaquons nous plutôt à quelque chose d'encore frais qui mérite de lâcher les chiens de l'Enfer.

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La Casa de Papel est une série espagnole produite par Antena 3 et diffusée par Netflix. Alors pour ton information, cette dernière a racheté les droits de diffusion et a certainement produit par la suite la série, mais initialement La Casa de Papel n'est pas une "production originale" Netflix. Il est intéressant de savoir que la plateforme au succès international n'est pas derrière toutes les séries qu'elle diffuse. Un autre exemple avec la série Bodyguard qui est une production de la BBC.

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Je sens que tu t'en fous de ce que je raconte. Il est vrai que ce n'est pas le sujet du jour. C'est parti pour le synopsis de La Casa de Papel :

"Mené par le Professeur, un groupe de braqueurs planifie d'infiltrer la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre à Madrid afin de réaliser le casse le plus grand de tous les temps."

Je ne vais pas tourner autour du pot, voici mon avis après avoir regardé l'intégralité de la série :

La Casa de Papel aurait pu être une bonne série du genre action, braquage si elle s'était cantonnée à une seule et unique saison. Le reste est du superflu qui n'apporte rien, si ce n'est faire des redites et en mettre plein les yeux avec des explosions et des rebondissements à tour de bras.

Au fil des saisons, elle devient une caricature d'elle-même, s'engouffrant de plus en plus dans de la surenchère qui a malheureusement gâché l'idée originale dépeinte lors de la saison 1. La dernière saison est symptomatique de ce que je viens de décrire. La série n'a plus rien à raconter. Elle fait alors dans le larmoyant, elle offre un déchaînement d'événements tous plus invraisemblables les uns que les autres, le tout entrecoupé de tirades révolutionnaires éculées qui ne feront brandir les drapeaux de la révolution qu'aux groupuscules gauchistes en manque de lancé de pavés. Et bien tu sais quoi, je trouve ça triste !

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Comme je l'ai dis quelques lignes plus haut, la série avait du potentiel. Pour cela il aurait fallu s'arrêter à la saison 1. Elle est tombée dans l'écueil de beaucoup d'autres séries. On en a déjà parlé maintes et maintes fois dans cet abécédaire. On le sait que l'appât du gain prime sur la qualité bien souvent. Les chaînes voient qu'une série obtient un certain succès, il leur paraît alors inconcevable de débrancher la prise. On poursuit et cela est très souvent au détriment de la qualité.

L'exemple parfait est Prison Break. Là aussi j'ai abordé à de nombreuses reprises cette série qui en prend généralement plein la gueule par mes soins. Il faut dire que le concept de départ était bon, mais prolonger la série a été une erreur monumentale. Une fois que les frangins sortent de prison, ça part en cacahuètes mais bien comme il faut.

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Ce n'est que mon avis, mais La Casa de Papel a commis la même erreur que Prison Break. S'arrêter au terme de sa saison 1 l'aurait élevé au rang des grandes séries. La faire se poursuivre de 4 saisons supplémentaires en fait simplement une série gâchée que l'on a envie d'oublier.

M comme Mon oncle Charlie

mon oncle charlie

Si on parlait un peu de comédies, car elles aussi, elles ont leur lot de séries qui n'ont pas su tirer leur révérence à temps.

Mon oncle Charlie est une sitcom américaine diffusée entre 2003 et 2015 sur CBS. En voici le synopsis :

"Charlie Harper vit paisiblement, entre femmes faciles, alcool et autres déviances, dans sa villa de Malibu jusqu'au jour où son frère Alan débarque chez lui. Malgré leurs différences de vie, les deux frères vont tout faire pour offrir un foyer à Jake, le fils d'Alan."

Mon oncle Charlie, Two and a half-men en version originale, est une comédie que j'adore. Elle ne fait pas partie de mes comédies préférées, mais elle s'intègre parfaitement dans la liste des comédies qui m'ont fait le plus marrer. Il faut dire qu'il est difficile de ne pas rire devant les frasques d'Alan.

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Revenons quelques minutes sur le succès de la série.

Derrière Mon oncle Charlie, il y a son créateur, l'imminent Chuck Lorre. Ce nom doit forcément te dire quelque chose. Il a officié en tant créateur, scénariste ou réalisateur sur un très grand nombre de comédies comme Roseanne, Dharma & Greg, The Big Bang Theory, Mom et Mike & Molly. Un nom incontournable lorsque l'on évoque les comédies américaines.

Ensuite, il y a le casting avec Charlie Sheen et Jon Cryer. Les deux acteurs forment un duo parfait offrant aux téléspectateurs des scènes d'anthologie comme leurs disputes mémorables :

Et dans la continuité de ce duo de choc, il y a tous les autres personnages avec chacun leurs facéties : Jake le petit branleur, Berta et son tempérament de feu, Evelyn l'alcoolique, Rose la voisine psychopathe, Judith l'impitoyable ou encore Herb le grand benêt. Avec tout ce joli monde, il y a de quoi se marrer à chaque épisode.

Enfin, côté humour, la série se situe en dessous de la ceinture. Ça tourne assez rapidement autour des histoires de cul de Charlie et à celles qu'aimeraient avoir Alan. Un moyen, certes pas fin, de mettre en exergue la maladresse et les lacunes en la matière d'Alan.

On est d'accord, Mon oncle Charlie présente un certain nombre de points positifs jusqu'à présent. Évidemment, pour qu'elle soit consignée dans cette liste des séries qui ont duré trop longtemps, c'est bien qu'il y a un problème. Et bien figure-toi qu'il n y' en a pas qu'un, mais deux. Wow, le truc de fou !

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Le premier problème de Mon oncle Charlie a bien entendu été le départ de Charlie Sheen.

Mettons de côté les déviances du comédien pour ce concentrer sur l'influence que son personnage exerçait sur la série. Il est très clair qu'avec le départ de Charlie, bon déjà le titre français n'avait plus lieu d'être, la série a perdu son personnage principal. Un Alan sans Charlie ne vaut rien. On reviendra par la suite sur le problème Alan. Poursuivre la série sans lui était inconcevable, et pourtant la comédie a été renouvelée avec l'arrivée d'un nouveau personnage.

Charlie a donc cédé sa place d'une manière plus que bancale à Walden Schmidt, incarné par Ashton Kutcher (That 70's Show). Le problème ne vient pas d'Ashton. Ce dernier tient très bien son rôle et arrive malgré tout à donner un second souffle à la série. Il reste qu'au départ de Sheen, Mon oncle Charlie en était déjà à sa saison 8, et une certaine lassitude commençait à s'installer. Dans ce cas, peut-être aurait-il été préférable d'arrêter la série lors du départ de Charlie Sheen. Qu'en penses- tu ?

Le second problème que j'ai à demi-mot évoqué plus tôt, est le personnage d'Alan.

Je vais aller dans le même sens que ce que j'expliquais pour How I Met Your Mother dans le volet 2 de cet abécédaire. À l'instar d'un Barney dans HIMYM, Alan est devenu un personnage pénible. Hilarant au départ, Alan a très peu évolué et s'est cantonné à rester ce personnage ridicule de qui on se moque allègrement. Alors pourquoi pas, son personnage m'a fait beaucoup rire et même parfois sur la fin de la série.

Et comme cela a été le cas pour Barney ou pour Sheldon dans The Big Bang Theory, Alan est devenu sa propre caricature. D'un personnage drôle et attachant, parce qu'on a quand même envie de l'aider ce mec pas dégourdi pour un sou, il devient pénible et énervant.

Dans l'ensemble, Mon oncle Charlie reste une bonne comédie. Elle sera te faire rire si tu aimes l'humour grivois et le comique de situation. L'écourter de quelques saisons ne lui aurait cependant pas fait de mal.

N comme Nip/Tuck

nip tuck

Nip/Tuck est une série américaine de Shawn Ryan, le papa d'American Horror Story entre autres, diffusée début des années 2000 sur Showtime et sur M6 en France. La série a fait parler d'elle à de nombreuses reprises pour son côté irrévérencieux et obscène. En voici son synopsis :

"Sean McNamara et Christian Troy sont deux chirurgiens esthétiques à la tête d’un cabinet de grande renommée à Miami. Les deux hommes collaborent dans ce projet qui régit leur vie, tout en étant amis de très longue date. Cette amitié sera néanmoins souvent mise à mal, le quotidien de ces deux médecins étant diamétralement opposé. Sean est un père de famille, calme, enthousiaste, tentant de gérer au mieux sa vie familiale, quant à Christian, il mène sa vie narcissiquement tout en multipliant les conquêtes."

Tout d'abord, remontons le temps en septembre 2004, lors de sa première diffusion en France sur M6. La chaîne nous livrait alors un ovni dans le monde des séries télévisées. La première saison n’a pu laisser insensible les téléspectateurs. La violence que ce soit dans les actes des protagonistes, dans les paroles ou dans les scènes de chirurgie fut un véritable uppercut. La série prenait à revers tout ce qu’on avait pu voir jusqu'à présent et montrait sans détournement la véritable nature humaine.

On découvrait alors des personnages aux personnalités bien trempées. Christian, incarné par Julian McMahon vu notamment dans Charmed : un homme abusif, pervers, malsain dont le sexe régit ses moindres pensées. Sean, interprété par Dylan Walsh : un bon père de famille. La vie pépère de ce dernier est pourtant marquée par le refoulement et laisse présager le pire dans ses futurs agissements.

A côté de ces deux personnages hauts en couleur, on avait droit à un défilé de personnages plus excentriques les uns que les autres, tous venus dans le cabinet des deux chirurgiens pour parfaire leur plastique ou arranger un traumatisme qui les suit, pour certains, depuis la plus tendre enfance. Et c'est une des forces de la série. Par le biais d’histoires parfois farfelues, émouvantes, sordides et à la limite de l’obscène, Nip/Tuck abordait des sujets tabous ou difficiles tels que la mort, la malformation, l’obésité, l’inceste, l’euthanasie et bien entendu le sexe. Et le sexe, elle l'aborde en long, en large et en travers. Et je parle bien de Nip/Tuck, pas de Clara Morgane.

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Les saisons ne se valent pas toutes et comme tu peux t'en douter, la qualité va clairement baisser au fil des années.

La première saison est la saison de la découverte et apporte un peu de nouveauté. La saison 2 reste dans la même lignée, ajoutant du suspens avec l’arrivée d’un personnage emblématique, le Découpeur (Carver en VO). Une intrigue intéressante se poursuivant sur la saison 3 et permettant à la série d’aller plus loin dans ses excès. Mais c'est également à partir de cette saison que j'ai déchanté.

L’intrigue du Découpeur a été gâchée alors que la saison 2 s’était avérée alléchante à chaque épisode. Évidemment, on se doute de qui est le Découpeur assez rapidement, tout ça pour nous livrer un season finale ridicule avec le grand méchant qui retient les deux médecins. On se serait cru dans un mauvais film avec le gros vilain qui se sent obligé d'expliquer les tenants et aboutissants de son plan machiavélique à Christian et Sean. Mais on s'en fout, on avait compris connard !

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Pour la suite, la série reste fidèle à elle-même avec toujours comme point central le culte du corps et la recherche de la perfection. Il y a certes un déménagement à Miami, mais la trame narrative reste la même avec une exacerbation des vices. Entre débauche et abus en tout genre nos héros plongent de plus en plus dans les abîmes de leur mal-être. On a l'impression que Nip/Tuck cherche à montrer qu'elle peut aller toujours plus loin, toujours plus fort, bref aller plus haut comme dirait Tina.

On se retrouve alors face à une série qui est entrée dans une spirale du grand n’importe quoi. À chaque épisode je me demandais "Jusqu’où ils vont aller ces cons aujourd'hui ?". Et c'est cette même phrase qui m’a poussé à poursuivre mon visionnage, ouais j'ai un petit côté pervers.

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Une curiosité mal placée certes, mais au final je ne regrette pas. Certes son originalité laisse place à une certaine lassitude qui s'installe au fil des épisodes. Mais malgré ses travers, elle a su livrer quelques épisodes de grande qualité toujours servis par un Sean (Dylan Walsh) remarquable et la venue de quelques guests vraiment cools qui ont parsemé la série. Je pense surtout à Sarah Paulson (American Horror Story, Ratched, Studio 60 on the sunset strip) et Peter Dinklage (Game of Thrones). Mais il y a aussi eu Brooke Shields (Susan), Mario Lopez (Sauvés par le Gong), Bradley Cooper (Alias, Kitchen Confidential), Rose McGowan (Charmed), Larry Hagman (Dallas), Melanie Griffith ou encore la chanteuse Alanis Morissette.

Pour conclure, Nip/Tuck n'est pas une mauvaise série. Si tu veux du trash et de l’excentricité, le tout saupoudrer de drames familiaux, cette série est faite pour toi. Comme tu peux t'en douter, car cela est valable pour l'ensemble des séries présentes ici-même, il aurait été bon de l'écourter de quelques saisons.

Ce nouveau volet de l'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps s'achève ici. On se retrouve prochainement pour la suite. D'ici là, n'hésite pas à venir me partager ta liste de séries qui ont duré trop longtemps, mais surtout profite de la vie et bisous.


Suite de cet abécédaire à découvrir ici :

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Ensemble de techniques ayant pour objet la stratégie commerciale et notamment l'étude de marché.
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