Quand des scénaristes ont une idée, je suppose qu’ils savent comment amener leur histoire à leur dénouement. Mais comme on ne peut jamais savoir à l’avance ce que l’avenir nous réserve, tout serait censé tenir sur une seule saison au cas où les audiences ne seraient pas suffisantes...
Les bons scénaristes vont pouvoir ajouter plusieurs épisodes en fonction de la reconduction éventuelle de la série et cela peut durer jusqu’à ce que les audiences chutent ou que les acteurs souhaitent changer d’air.
Il y a les séries qui durent avec une qualité (ou des audiences) qui se maintiennent tout du long comme NCIS ou Grey’s Anatomy. Et il y a celles où les grands patrons auraient dû arrêter de vouloir remplir les caisses et tirer sur la corde.
La série qui pour moi a trop pâti de ce système, c’est Lost.
C’est en 2005, sur la première chaîne, que nous assistons au crash du vol 815 d’Oceanic Airlines sur une île paumée, avec à son bord des personnages aux histoires toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Et plus les épisodes passent, plus l’île devient mystérieuse et plus nous découvrons les connexions entre les différents personnages.
La première saison fait son taf avec des audiences record, un buzz sur le net, et une équipe de production qui se régale à balancer à demi-mot des informations sur la suite de la série. La montre, le tatouage, les chiffres, l’ours polaire, la fumée noire, la statue à 4 orteils, etc.
Plus la série avance, plus les mystères s’ajoutent et chacun y va de son hypothèse sur l’île et ses habitants. Dès la fin de la première saison, le créateur contredit certaines théories de fans et annonce haut et fort que tout aura une explication rationnelle. Relisez bien ce dernier mot avant de vous refaire une intégrale !
Clairement, à force de renouveler la série et de vouloir surfer sur leur concept, les scénaristes se sont perdus et impossible de pouvoir ensuite tenir les promesses, au point d’accepter de prolonger la série... mais avec des saison raccourcies !
Ce n’est pas la seule série à avoir abuser de son concept (How I met your mother, si tu m’entends !) et, malheureusement, il y en a beaucoup d’autres qui ont eu au moins une saison de trop. Je citerais notamment Prison Break, Dexter, Californication, Glee ou encore Scrubs.
Je repense à l’engouement déclenché par certaines séries, les audiences de folie et cette fameuse phrase "Quoi ? tu regardes pas ?!" comme si on passait à côté du premier message télévisuel envoyé par des Plutoniens ! Pour, au final, que certains "puristes" cachent aujourd’hui dans des grottes ardéchoises leurs goodies estampillés Heroes !
De première saison explosive à fin de série décevante, il n’y a qu’un pas... dans la mauvaise direction : celle de l’appât du gain (et parfois aussi d’un manque d’idées de la part des scénaristes). Mais je crains malheureusement, qu’à ce sujet, les grands patrons de chaînes américaines ne soient définitivement... perdus.
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