Peut-on rire de tout ? Tu as 4 heures... Ou plutôt les 7 heures et environ 30 minutes de la série pour te prouver qu'effectivement on peut rire de tout en ayant l'esprit ouvert et en appréciant un certain type de comédie, mais lequel ?
Que ce soit dans la littérature, le théâtre, les fictions cinématographiques ou télévisuelles, la comédie est un genre délicat à appréhender. Certes, il est facile de reconnaître une œuvre estampillée "comique".
Que ce soit dans la narration ou dans les signes distinctifs de certains protagonistes, il est difficile de se tromper. Est-ce que pour autant cette œuvre nous fera rire ? L'humour présent dans cette production fera-t-il mouche ? Aurais-je droit à une bonne grosse poilade ?
Difficile de répondre à ces questions sans savoir exactement de quoi on parle. En effet, il y a différents degrés dans la comédie. Certaines réalisations, officiant dans le genre comique, ne sont d'ailleurs pas là pour que tu te tordes de rire. La bonne grosse gaudriole n'aura pas nécessairement sa place dans des sous-genres comme la comédie dramatique ou la comédie romantique. Avec ces deux cas je m'éloigne un peu du sujet du jour, donc je vais me recentrer sur la comédie pure, celle que tout un chacun peut définir facilement comme une œuvre humoristique dont l'objectif premier est de faire rire.
"Œuvre humoristique", voilà un terme intéressant. La comédie intègre cette notion : l'humour. L'humour a la particularité de se subdiviser en une multiplicité de genres, sous-genres et autres catégories. Pour n'en citer que quelques-uns : la parodie, l'humour noir, la satire, l'absurde, le trash, les jeux de mots, etc.
Une belle diversité qui permet à chacun d'entre nous de s'y retrouver. Effectivement, nous ne sommes pas tous identiques. Et encore heureux quand je vois la gueule des fans de Francis Lalanne (oui il y en a... peu mais assez pour m'inquiéter de leur esprit critique).
Nous n'aimons pas tous le même humour de par nos goûts, notre sensibilité, notre vécu, etc. Et si à cela on ajoute les différences culturelles intrinsèques à nos origines sociales ou géographiques, on peut dire que l'humour est une notion extrêmement délicate à saisir. Elle est certes facile à comprendre, mais elle est tellement personnelle, car liée à un ressenti propre, qu'il est impossible d'affirmer de manière catégorique qu'une œuvre pourra nous faire mourir de rire à coup sûr.
De toute évidence, l'humour est subjectif.
Pourtant, cette subjectivité, tu vas la prendre, tu vas la rouler, tu vas la mettre dans ta poche et je vais te prouver que malgré toutes nos différences, et même si la comédie pour toi se limite à l'autre tâche de Kev Adams, devant Black Books tu vas te poiler comme jamais. Et si tu ne ris pas, je prends un engagement devant mon chat : je suis prêt à sucer les grains de sa litière un à un et sans broncher.
Je donne de ma personne tu vois. Allons voir Black Books d'un peu plus près à travers 4 rubriques :
- Présentation de Black Books et son univers.
- L'histoire autour de Black Books.
- Les personnages de Black Books.
- L'humour british de Black Books.
Black Books : la comédie britannique culte sur l'univers de la librairie
Black Books est une série comique anglaise diffusée sur la chaîne Channel 4 de 2000 à 2004. Elle se compose de seulement 3 saisons de 6 épisodes chacune. Voici le synopsis :
Bernard Black est un libraire acariâtre qui tient une librairie londonienne du nom de "Black Books". Sa passion : rester seul, au calme, un bon bouquin dans une main, un verre de n’importe quel pinard dans l’autre et une cigarette au bec. Cet homme détestable a pourtant deux amis dans sa vie : Manny, son nouvel employé légèrement étrange, et Fran sa partenaire de boisson de longue date. Ensemble, ils t'invitent, enfin surtout Manny, à entrer dans "Black Books" pour découvrir leur monde si particulier qui ne manquera pas de te faire mourir de rire...
Devant un tel pitch on est en droit de se demander si une comédie sur le monde de la librairie sera véritablement intéressante à suivre et surtout si elle sera drôle.
Soyons réaliste, une librairie, ça ne fait fantasmer personne si ce n'est la documentaliste de ton CDI ou de ton entreprise. Ah si peut-être les quelques pervers du fond qui s'imaginent la bibliothécaire sexy avec ses petites lunettes. Allez, remontez votre froc les gars et stoppez cet air libidineux de suite car ce n'est pas Rachel Weisz dans La Momie qui vous accueillera à la librairie "Black Books", mais Bernard Black... et ce sera à coup de pieds au cul !
À l'origine de Black Books, on retrouve le comique de stand-up et acteur Dylan Moran. Après quelques remaniements du scénario du pilot, qui était apparemment beaucoup plus sombre que ce que la série a pu nous offrir par la suite, Moran, rejoint et épaulé par le scénariste Graham Linehan, a redessiné les contours du projet pour nous offrir la série telle qu'on la connaît aujourd'hui.
C'est bien beau tout ça, mais je suis sûr qu'une question te taraude toujours.
Jean-Clément : "Euh oui, Rachel Weisz y a moyen de la voir à poil dans des films ?"
Alors non... enfin j'en sais rien... et ce n'est pas à cette question à laquelle je pensais espèce de gros dégueulasse. La question est celle-ci : pourquoi proposer une comédie dans une librairie ?
Moran explique ce choix dans une interview donnée au journal The Observer en septembre 2000. Apparemment, le comédien avait une fascination pour ces entreprises qu'il percevait comme des entreprises vouées à l'échec :
"Running a second-hand bookshop is a guaranteed commercial failure. It's a whole philosophy. There were bookshops that I frequented and I was always struck by the loneliness and dogged ness of these men who piloted this death ship."
Pour les non bilingues, ça donne à peu près ça :
"Tenir une librairie d'occasion, c'est un échec commercial garanti. C'est toute une philosophie. Il y avait des librairies que je fréquentais et j'ai toujours été frappé par la solitude et l'obstination de ces hommes qui pilotaient ce vaisseau de la mort."
Tu l'auras compris, il voyait ça comme un beau terrain de jeu. Prendre un boulot assez banal, le peu d'événements qui entourent cette activité (au demeurant peu passionnante de prime abord) et l'exposer au grand jour en y intégrant du fantasque, de la folie et une énorme dose d'absurdité.
Ici, nous sommes devant la marque de fabrique de la série. Chaque épisode est ancré dans le présent par un élément concret, quelque chose de tangible, de la vie courante. Cette réalité est alors frappée de plein fouet par un élément perturbateur. Cet élément prend vie sous les traits des héros de notre histoire. Bernard, Manny et Fran sont les dignes représentants d'une humanité en perte de contrôle. La librairie, sous son aspect ordinaire, devient tout à coup un lieu complètement fou dans lequel l'inattendu, le farfelu et l'absurde surgissent par le biais de nos héros.
Un véritable tour de force de la part de Moran et Lineham qui rendent ce lieu commun plus atypique que jamais.
Black Books : histoire d'une comédie culte
Black Books a donc été créée par Dylan Moran et Graham Linehan. Elle a été diffusée pour la première fois sur Channel 4 au Royaume-Uni le 29 septembre 2000. Je m'en souviens parfaitement car c'est le jour où ma mère m'a acheté mon premier string. Histoire vraie ou simple affabulation ?
La série a connu un grand succès auprès du public et a acquis rapidement une forte base de fans. Elle a remporté plusieurs prix, notamment le BAFTA (British Academy of Film and Television Arts) de la meilleure sitcom en 2001 et en 2005, et a été diffusée dans de nombreux pays à travers le monde.
Alors soyons clair, une récompense ne fait pas tout et ne justifie pas obligatoirement de la qualité intrinsèque d'un artiste ou d'une œuvre. Il suffit de voir les résultats des Victoires de la musique pour se rendre compte de la bouse auditive récompensée...
J'avoue je suis un peu violent. Je reconnais un certain talent que peuvent avoir OrelSan ou Angèle. Malheureusement je suis hermétique à cette musique, ça ne me parle pas du tout et ça ne me procure aucune émotion.
De là à dire qu'il s'agit de "bouse", c'est peut-être un peu fort. On est quand même loin des étrons dégoulinants et puants que nous offrent les playlists "Top France" sur Spotify et Deezer. Aya Nakamura, Hamza, Zola ou encore Gazo, mais qu'est-ce que c'est que ces merdes auditives. Vous avez pété un plomb les gens qui écoutez ça. C'est tout sauf de la musique bande de décérébrés...
Marie-Emma : "Wesh ta gueule. Il est stylé ce son. Autant que les tenues et les danses que je fais sur mon compte Insta et mon TikTok. J'en profite la miff, si vous voulez me suivre sur les réseaux, mon blaze c'est MarieEmmaStyleShoppingKikouLOLdu46leLotenModeHot. Xoxo et à très vite... sauf toi boloss ! Cheh !"
Hey reste souple ma p'tite go.
Tu as raison, il en faut pour tous les goûts. Mais comme disait un grand philosophe "Les avis c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un". Par conséquent, tu ne m'empêcheras pas de dire que cette musique à un arrière-goût d'excrément. Et personnellement la coprophagie ça ne m'intéresse pas, excepté le groupe chilien Coprofago. Putain je vais encore passer pour un bourrin...
Revenons à nos moutons. Effectivement une récompense ne fait pas tout. Comme pour les musiques, on peut aimer ou détester une série et ce n'est pas parce qu'elle aura reçu une quelconque distinction que nous serons obligés de l'apprécier.
Pour Black Books, si tu me fais confiance, je t'assure que la récompense est amplement méritée.
Bref, Black Books dans tout ça. Eh bien ! la série a de suite séduit le public. Son humour intelligent et son irrévérence ont fait mouche et su toucher une large audience, attirant à la fois des fans de comédies britanniques telles que Monty Python's Flying Circus et Blackadder, et des novices en matière d'humour déjanté. Bien entendu, la performance des acteurs principaux, Dylan Moran, Bill Bailey et Tamsin Greig, a également contribué à la popularité de la série. On aura l'occasion de revenir sur les prestations de nos trois héros dans quelques lignes...
Encore aujourd'hui Black Books fait partie des comédies britanniques qui ont marqué toute une génération. Sans être pour autant la série ayant révolutionné le genre, je suis persuadé que beaucoup d'autres comédies se sont inspirées de son travail. La plus évidente étant The IT Crowd, l'autre création de Graham Lineham. Et si Black Books lui a permis de créer en suivant la série sur nos informaticiens préférés, je lui en serai éternellement reconnaissant.
Avec Black Books, le seul regret que l’on peut avoir, c'est le nombre d’épisodes. Seulement 18 épisodes composent les 3 saisons de la série qui s'est achevée en 2004. Personnellement, je n'ai pas trouvé d'informations sur l'arrêt de la série. Est-ce que Moran et Lineham en avaient fait le tour ? Est-ce que Channel 4 ne souhaitait plus produire la série ? Je n'en sais rien. Quoiqu'il en soit, 18 épisodes répartis sur une période de 5 ans de production, c'est-à-dire une saison presque tous les deux ans, c’est peu et c'est bien dommage.
Suivre quelques aventures de plus de nos amis libraires londoniens n’aurait pas été un luxe. Mais cet arrêt "précoce" est certainement ce qui rend la série aussi appréciable et qui l'élève au rang de série culte. Elle n'a ainsi pas eu le temps de s'essouffler comme ce fut le cas pour d'autres séries dont j'ai eu l'occasion de parler dans l'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps.
Des personnages hilarants et loufoques au service de la comédie
Outre le lieu dans lequel se déroule Black Books, l'autre chose à retenir de la comédie est son trio de comédiens. Bien que tous les trois différents, ils se complètent à merveille et nous offrent des moments tous plus mémorables les uns que les autres.
Bernard Black, le héros antipathique
Bernard est le gérant de la librairie "Black Books". Il est alcoolique et fumeur. Il s’habille constamment en noir, il est débraillé, toujours un verre à la main et une cigarette dans l’autre.
Il est un personnage pessimiste, inlassablement de mauvaise humeur, passant son temps à se plaindre, à insulter ses clients et à abuser de Manny. Bernard est un mégalomane qui ne s’intéresse qu’à son propre bien et à ses propres intérêts. Ses principaux sujets de conversation tournent autour de sa petite personne. S’il daigne s’intéresser à quelqu’un en particulier c’est qu’il y voit très certainement un profit à en tirer.
Ces côtés exécrables ne l’empêchent pas d’être un génie qui a une continuelle soif de connaissance. Intelligence qu'il met très souvent au service de son machiavélisme. Et malgré tous ces mauvais côtés et cette misanthropie exacerbée, Bernard a trouvé deux amis qui lui sont fidèles : Manny et Fran.
Avec ce premier, il entretient une relation complexe qui se situe entre père/fils, copain/copain, maître/esclave. Et même s’il passe son temps à réduire Manny à un simple sous-fifre, il sait pertinemment qu’il a besoin de lui pour gérer le magasin et lui permettre de consacrer du temps à sa propre personne.
Pour ce qui est de sa relation avec Fran, il y a une ambiguïté. Les deux se connaissent depuis très longtemps et trouvent leurs points communs dans l’alcool, les cigarettes et la débauche. Sous cela, se cache pourtant une amitié platonique, enfin pas si platonique que ça...
Bref, à la fois antipathique, alcoolique, colérique et sadique, rien ne va chez cet homme. S'il y a bien des personnages de séries que l'on aimerait avoir comme amis, Bernard n'en fait clairement pas parti. Il est ce genre de héros désagréable que l'on préfère observer de loin, assis tranquillement dans son canapé. Malgré tout, il ne manque de nous interpeler, de nous choquer et souvent de nous faire rire. Ces frasques en font un personnage culte que l'on déteste autant qu'on aime.
Avec un personnage comme Bernard, Black Books a frappé un grand coup.
Manny Bianco, le bienheureux
Manny "blanc" à l’opposé de Bernard "noir". Cette référence dans leur nom n’est en rien anodine. En effet, Manny est l’opposé de Bernard. Manny est une personne fondamentalement heureuse. Il a la joie de vivre, aime le contact des gens et aime parler. Et c’est avec ce travail dans la librairie de Bernard qu’il pense pouvoir s’épanouir.
Avant d’être libraire, Manny travaillait comme comptable. En se rendant à librairie de Bernard, il aide celui-ci à faire sa déclaration aux impôts et se retrouve à accepter un emploi d’assistant dans la librairie "Black Books". Il s’implique vivement dans son nouveau travail, ce qui a le don d’énerver Bernard qui préfèrerait voir moins d’agitation autour de lui.
Et pour s’agiter, il s’agite le Manny. Il aime bouger et créer des choses. Un inventeur né qui passe son temps à créer des objets qui sont très souvent ridicules et inutiles. Mais ce n’est pas tout, Manny est un homme très talentueux qui réussit dans de nombreux domaines : dessin, musique (piano)...
Concernant sa relation avec Bernard, de nombreux conflits éclatent entre eux deux poussant Manny à démissionner maintes et maintes fois de son travail. Il trouvera même un emploi dans la librairie voisine durant un temps.
En résumé, Manny est un homme distrait, farfelu, un génie des temps modernes au grand cœur. Il est l'opposé de son patron, le yin de son yang. Ensemble ils se complètent parfaitement.
Fran Katzenjammer, l'amie nymphomane
Fran est la meilleure amie de Bernard. Elle possède un magasin, Nifty Gifty, situé juste à côté de la librairie "Black Books".
Au cours de la série, elle quitte son magasin et s'essaye à de nouvelles activités qui ne porteront jamais leurs fruits.
Fran est constamment à la recherche de relations sexuelles ce qui n’arrange pas ce qu’elle peut penser des hommes. Elle a eu une relation fut un temps avec Bernard, mais depuis, l’amitié prime surtout quand il s’agit de se retrouver autour d’un verre ou de plusieurs bouteilles de vin.
Elle entretient une belle amitié avec Manny et tente toujours d’arranger les choses entre le barbu et Bernard.
Comme tu peux le voir avec seulement trois personnages, Black Books nous offre pas mal de possibilité sur les enjeux comiques de la série. Ses personnages aux caractéristiques bien trempées et complémentaires vont à coup sûr te faire mourir de rire. Mais ils ne seraient rien sans la performance de leurs interprètes. Dylan Moran (Bernard), Tamsin Greig (Fran) et Bill Bailey (Manny) incarnent à merveille leurs personnages. On sent qu'ils s'éclatent et qu'une véritable alchimie s'opère à l'écran.
L'humour britannique à son apogée dans Black Books
Black Books : une comédie teintée de théâtralité
Black Books est une série qui rend hommage à toute la scène comique anglaise. Il est évident qu'elle est une digne représentante de ce qu'ont pu nous offrir les Monty Python. On retrouve le côté déjanté et décalé, bref une véritable ode à l'absurdité et à l'humour noir présents au cœur de la scène comique anglaise. Et si je parle de "scène", c'est pour mettre en avant le côté théâtral de Black Books.
La plupart des histoires se déroulent presque exclusivement dans la librairie de Bernard. Un huis clos où évoluent à tour de rôle ou ensemble, Bernard l'irascible alcoolique, Fran la délurée alcoolique et Manny le souffre-douleur de Bernard. Les dialogues fusent, les répliques cinglantes pleuvent et un jeu de va-et-vient se met alors en place, donnant à la série un éternel mouvement qui n'est pas sans rappeler le dynamisme que l'on peut retrouver au théâtre.
Cette approche théâtrale permet à Black Books de se démarquer des autres sitcoms et donne à la série une atmosphère unique et intime. Les héros deviennent en quelque sorte des membres de notre famille, mais une famille dysfonctionnelle qui passe son temps à se quereller et à se chamailler. Malgré tout, cette famille s'aime, même si cela est presque imperceptible.
Cette approche que je compare à du théâtre est ce qui m'a de suite plu dans Black Books. Cela exacerbe les situations absurdes et les dialogues saugrenus. On effleure alors le burlesque, registre si cher et si présent dans le domaine du théâtre. C'est cette singularité qui fait de Black Books une série si particulière qui n'est pas sans rappeler d'autres œuvres télévisuelles anglaises...
Black Books, une série dans la tradition des comédies anglaises
Black Books est une comédie qui fonctionne grâce à sa capacité à transformer l'ordinaire en extraordinaire. Les deux créateurs de la série, Moran et Linehan, se font plaisir et nous plongent dans cette librairie où le banal côtoie l'absurde à chaque instant. Ce quotidien au départ simple et inintéressant, devient rapidement plaisant à suivre tant on a envie de voir jusqu'où ils vont pousser le délire.
En cela, Black Books s'intègre parfaitement dans la lignée d'autres comédies typiquement anglaises.
Pour ma part, elle m'a fait penser à des séries comme The IT Crowd dont j'ai déjà parlé plus haut, The Office, Friday Night Dinner ou encore Mr Bean. Toutes présentent une histoire ordinaire au sein d'un lieu commun dans lequel tout va déraper par l'intermédiaire de personnages excentriques, farfelues, fous, dérangés, étranges, bref tous les qualificatifs qui laissent entrevoir une certaine extravagance chez la personne.
Cette normalité qui bascule dans l'absurde donne lieu à des situations toujours plus rocambolesques, renforçant ainsi l'aspect burlesque de la série. En ce sens, Black Books est une véritable pépite qui n'a pas peur de sortir des sentiers battus et qui s'intègre donc parfaitement dans la tradition de la comédie anglaise.
3 scènes cultes de Black Books
Pour étayer mes propos, rien de tel que de te proposer trois scènes qui m'ont marqué dans la série :
- Saison 2 épisode 4 : "Blood". Bernard et Manny qui s'essayent à la cuisine avec pour projet de transformer la librairie en restaurant :
- Saison 1 épisode 5 : "The Big Lock-Out". Fran est envoutée par la voix très suave d'un homme appelé Howell :
- Saison 2 épisode 5 : "Hello sun". Un moment typique entre Bernard et Manny :
Difficile de faire un choix parmi la floppée de conneries servies par la série. Comme tu peux t'en douter, le mieux est de voir l'intégralité de Black Books pour en apprécier toute sa saveur. Comment ça je fais du forcing ?
Pourquoi regarder Black Books ?
Bon, on ne va pas refaire le match. Je pense qu'avec tout ce que je viens d'écrire tu as entre les mains toutes les informations nécessaires pour te pousser à aller jeter un œil sur Black Books.
En substance pour les 4 abrutis du fond qui n'ont rien suivi, Black Books te plaira si tu aimes les comédies avec un sens de l'humour décapant, qui n'hésite pas à s'engouffrer dans l'absurde, la folie des personnages et le what the fuck. La série répondra à tes attentes si tu aimes l'humour british et que des séries comme The IT Crowd, Green Wing, The Office ou l'univers des Monty Python t'ont fait marrer.
Et cerise sur le gâteau, la série regorge de quelques guests de qualité.
Il y a notamment Martin Freeman, aka Bilbon Sacquet dans les films le Hobbit, mais surtout l'excellent acteur dans les séries The Office, Sherlock, Breeders et Fargo.
Olivia Colman fait également une apparition. Tu as pu voir l'actrice dans les séries Broadchurch, Fleabag et The Crown.
Enfin, et non des moindres, Simon Pegg bien connu des cinéphiles pour sa trilogie Cornetto : Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Le Dernier Pub avant la fin du monde.
À ce sujet, si tu veux en savoir plus sur ces films, je te renvoie vers les copains du podcast Le Pitch était presque Parfait qui ont consacré 3 épisodes sur cette trilogie. Pegg est également connu pour la série Spaced qui dans le genre gros délire qui part dans tous les sens vaut le détour. Pour la petite histoire, la présence de Simon Pegg au sein de Black Books n'est pas si anecdotique que ça étant donné que des clins d'œil à Spaced sont distillés ici et là dans quelques épisodes. Certains fans parlent d'un même univers entre les deux séries.
Et en vrac d'autres guests : Lucy Davis (The Office, Studio 60 on the sunset strip), Nick Frost (Trilogie Cornetto, Truth Seekers, Into the Badlands), Peter Serafinowicz (Whitechapel, The IT Crowd), etc.
À présent, je te laisse entre les mains de Bernard Black, ne me remercie pas et n'hésite pas à venir me dire ce que tu as pensé de la série. D'ici là, profite de la vie et bisous !