"Sous le Soleil", série culte française des années 90 ?
Ah, "Sous le soleil" ! Ce monument du soap opera made in France, qui a bercé nos après-midis dans les années 90 et 2000. Diffusée pour la première fois en 1996, cette série a su captiver toute une génération avec ses intrigues dignes d’un roman-photo et ses personnages aussi attachants que caricaturaux. Pourtant, avec le recul, force est de constater que "Sous le soleil" , a su trouver une place à part dans le paysage audiovisuel et dans le cœur des français.
Et comme je suis d'humeur à la fois généreuse, taquine et nostalgique, je te propose une petite plongée dans le tout premier épisode, intitulée "Plage à vendre". Ensemble, on va décortiquer cette pépite de kitschitude et savourer les dialogues bancals, les rebondissements aussi prévisibles qu’un coucher de soleil sur la Méditerranée et apprécier tous ces personnages énervants.
Installe-toi confortablement, et laisse-moi te guider dans ce voyage au cœur du Saint-Tropez des années 90.
À la découverte du premier épisode de "Sous le Soleil"
La série s'ouvre sur le générique.
Ah, le générique de "Sous le soleil", cette douce mélodie qui reste dans la tête comme un chewing-gum collé sous une semelle. C'est ensoleillé, kitsch, et ça t'annonce la couleur : des plages, des corps bronzés, des dents blanches et un défilé de maillots de bain.
Mais attends, on a un problème là ! Ce générique, c’est un résumé spoilant allègrement toute la saison. Les visages des personnages, leurs intrigues à venir, leurs trahisons, leurs amourettes... tout est balancé avant même le premier dialogue. C'est comme si "Game of Thrones" avait mis dans son générique :
“Attention, spoiler : Jon Snow revient d’entre les morts, il est consanguin et Daenerys pète un câble.”
Non merci, je ne veux pas savoir !
Ajoutons à cela la fameuse musique dont je parlais un peu plus haut, qui pourrait être utilisée comme méthode de torture dans les pires endroits du monde.
On peut quand même noter que les images de corps sculptés sur la plage ont réussi à hypnotiser toute une génération d’ados dans les années 90 et début des années 2000. Franchement, qui peut résister à ce combo de porno soft et de promesses de drames ?
Le générique à peine terminé, nous sommes directement plongés dans l’action... ou plutôt dans une démonstration nautique sortie tout droit de la route du Rhum de 1996. Grégory, le beau gosse aventurier, fait son entrée en catamaran, cheveux au vent, bronzage impeccable, sourire immaculé. Tout crie :
“Regardez-moi, je suis le rêve incarné, le gendre idéal, le roi de Saint-Tropez.”
Frédéric Deban, aka Grégory Lacroix, dans "Sous le soleil"
Tu sens dès les premières secondes, que Greg n'est pas là pour faire de la simple figuration. Il veut marquer son territoire. Et quoi de mieux qu'un bon gros bateau, surtout quand il précise :
"Je vais avoir besoin d'une grande place pour mon gros bateau."
Traduction :
"Je veux qu'on me regarde. Je suis important. Mon bateau est plus grand que le tien, et donc, tu sais ce que ça signifie..."
Subtilité zéro mec ! Greg, c'est le genre de type qui arrive en boîte en criant "Je paie ma tournée à tout le monde ! ", tout en espérant que son ex soit dans le coin pour le voir. Spoiler alert : elle est dans le coin.
Et puis, il y a cette petite touche musicale en fond, une espèce de mélodie ensoleillée qui te dit qu'il va y avoir des coeurs brisés dans toute cette histoire. On comprend donc qu'il est là pour secouer la tranquillité apparente de Saint-Tropez. Un cyclone au style marin breton si tu veux !
Nous voilà transportés sur une terrasse luxueuse, où la bourgeoisie tropézienne semble s'y retrouver. Laure, notre héroïne au brushing parfait, est en pleine séance de mondanité en compagnie d'Alain Dulac, son futur époux. Bien un nom de bourgeois qui mérite qu'on s'y attarde un peu. C'est vraiment le genre de patronyme qui transpire la vieille aristocratie et te donne envie de l'appeler "Dudu" juste pour le faire redescendre de son piédestal. Et il a la gueule qui va avec !
Stéphane Slima, aka Alain Dulac dans "Sous le soleil"
Et là, attention, moment solennel. Alain sort une bague de fiançailles et la glisse au doigt de Laure. En réponse à ce geste symbolique plein d'amour, Laure lui rétorque :
"Je t’adore !"
Déjà, je peux te dire que ça commence mal. On adore, un ours en peluche, le pâté de campagne du voisin ou le cupacke de la voisine, une décoration quelconque ou Nicolas Cage (pourquoi pas lui !), mais on ne dit pas à son mec "je t’adore" quand il officialise avec ce geste symbolique votre futur mariage.
Et ça continue. Les parents de Laure font leur entrée, des caricatures ambulantes de la grande bourgeoisie, des potos à l'autre baltringue de Bernard Arnault probablement. On les imagine déjà en train de discuter de leurs dernières acquisitions de yachts ou de l'excellence des jeunes énarques de nos jours.
Enfin, pour conclure cette scène riche en clichés, Sandra fait une entrée remarquée. Ah, Sandra, incarnée par Mallaury Nataf dite la sans-culotte.
Ah il se met bien notre petit matelot avec la belle sirène de Saint-Tropez
Elle convie nos deux tourtereaux à une fête prévue le soir-même, en l’honneur du retour de Grégory.
On enchaîne et on se retrouve devant un lycée avec l'arrivée d'un autre personnage important de la série : Louis Lacroix, le petit frère de Grégory. Sans attendre, il se fait renvoyer par sa prof qu'il se permet d’embrasser avant de partir triomphant. Outre le fait que le personnage est de suite agaçant en mode artiste incompris, rebelle dans l’âme et beau gosse qui humidifie toutes les culottes à 100 mètres à la ronde, on est d'accord pour dire que ce lycée doit avoir le plus mauvais taux de réussite au baccalauréat. Ils ont tous 25 ans de moyenne d'âge !
Roméo Sarfati, aka Louis Lacroix dans "Sous le soleil"
Nouvelle scène avec l'introduction du père de Louis et du lieu mythique de la série, le bar de la plage.
Dans le même temps, Louis décide de nous offrir une démonstration de ses talents de joueur de billard. Et là, je dois avouer qu'il m'a bluffé. Le mec rentre toutes les boules comme s'il était le Zizou de la discipline (référence de vieux !). Pas étonnant que tu échoues scolairement si tu passes le plus clair de ton temps au bar plutôt qu'à réviser les cours.
En toute franchise, j'étais plus team babyfoot dans mes jeunes années. Est-ce que ça m'a coûté un redoublement ? Oui. Est-ce que j’ai appris à dominer l'art du lob, à pêcher toutes les balles et à me faire respecter par les darons du PMU ? Absolument ! On ne peut pas tout avoir, après tout. La vie, c'est une question de priorités, et résoudre des équations à 2, 3 ou 15 inconnues, n'était clairement pas mon objectif de vie à l'époque.
Bref revenons-en à notre Louis qui la joue à l'envers à son padre en lui mentant sur son éviction. Et on le sait tous, mentir, c'est mal !
On arrive à présent sur le croustillant de la série. "Sous le Soleil" nous comble avec de nombreuses scènes où les jolies actrices de la série dévoilent leurs atouts de charme (à noter que les acteurs aussi aiment à se retrouver torse poil).
Ici, Laure, notre future mariée, se change devant la caméra. Résultat ?
Bénédicte Delmas, aka Laure dans Sous le soleil
Une scène en petite tenue, subtilement calibrée pour hypnotiser les ados mâles des années 90, mêmes ados qui prétendaient haut et fort ne jamais regarder cette série, à l'instar des séries AB Productions. Mais bien évidemment qu'ils regardaient en cachette, sans l'avouer à personne, pour se délecter devant ces corps qui les faisaient fantasmer et faisaient travailler leur imagination lascive. On peut critiquer "Sous le Soleil" sur bien des aspects, mais il faut reconnaître que sur le plan esthétique, la série savait captiver. Ces quelques secondes de nudité suggérée suffisaient à faire oublier l'intrigue pour se concentrer sur... disons, la "profondeur" des personnages.
C'est là qu'on se rend compte que cette série, finalement, était un produit culturel bien plus complexe qu'il n'y paraît. Une sorte de soap à la française en surface, mais offrant une exploration de l'éveil hormonal pour toute une génération. Bref, Laure en petite tenue, et pas qu'elle je te rassure, c'est le petit biscuit que "Sous le Soleil" glissait à ses spectateurs, et admettons-le : ça marchait.
Poursuivons. Greg arrive au bar de la plage où l'attend une belle surprise avec tous ses amis et sa famille. Il fait également la rencontre d'Alain, le rival. Ce dernier marque alors son territoire en couvrant Laure de bisous pour bien lui montrer que c'est sa meuf.
Sérieusement, qui fait ça dans la vie ? C'est complètement louche ! À ce stade, autant lui pisser dessus. T'es pas un chien mec, elle n'est pas ta propriété ! Retiens-toi bordel !
Alors que la fête bat son plein, bon ils ne sont plus que six, la production s'étant débarrassée des quelques figurants par manque de blé certainement, le père de Louis et Greg annonce qu'il a trouvé un acheteur pour le bar de la plage. S'ensuit une scène dans laquelle les acteurs et actrices dévoilent tout leur potentiel avec des regards forcés dans le vide. C'est long, mal joué et gênant à regarder !
Le lendemain, prise de bec entre Louis et son daron. Louis ne veut pas vendre la plage. Il part bouder comme un enfant à qui on aurait refusé de regarder un nouvel épisode de Pat Patrouille. Ah non, il part se plaindre de son méchant papa auprès de Sandra, l'amie d'enfance, et accessoirement assistante de l'avocat de la ville, celui-là même qui s'occupe du dossier de la plage.
Ça tombe bien, elle va aider Louis à garder la plage en jouant de ses charmes car comme par hasard, le Maître semble avoir l'élastique du caleçon qui le serre un peu trop quand elle est dans les parages.
Que regarde donc notre cher avocat ?
Après un rapide détour sur le bateau de Greg où Louis déballe son soi-disant plan (toujours aussi flou, car à part pleurnicher auprès de Sandra, il ne fait rien de concret), nous voilà chez les parents de Laure.
Là, Alain s'illustre encore comme l'archétype du parfait connard en costume. Non content de demander à Laure d'annuler une sortie en bateau avec Greg, Monsieur insiste pour qu'elle passe chez le coiffeur avant leur dîner chez son boss, afin de "lui faire honneur" dixit le trou du cul à cravate.
Sérieusement, Alain ? Pourquoi ne pas lui demander de t'astiquer les chaussures pendant que tu y es ? Parce que moi j'ai bien envie de te faire honneur mon altesse, à grand coup de pied dans le scrotum. Quelle petite merde celui-là !
Marie-Constance : "Arrêtez cette vulgarité et ce ton vindicatif je vous prie. Ce jeune homme me semble bien sous tout rapport. Il a une belle situation, il présente bien, il est charmant et il veut tout simplement que sa future épouse reste à sa place et présente bien. Le rôle du parfait père de famille. Si en plus de ça il est croyant et pratiquant, c'est l’homme parfait. Je ne serais pas mariée à mon Pierre-Louis, je lui donnerais ma main sur-le-champ... hi hi hi".
Eh bien Marie-Constance, je te sens toute chose devant cet étalon de pacotille. Ne me dis pas que tu en pinces pour lui ! Mais à y réfléchir, vous feriez certainement un très beau couple. Je vous imagine bien le dimanche matin, tiré à quatre épingles, en route pour l'église avec vos 8 enfants : Marie-Clotilde, Pierre-André, Paul-Christian, Sophie-Bérangère, Jean-Guilhem, Paul-Leandre, Henri-Édouard et Maurice-Papon. Ouh la vous vous êtes loupés pour le dernier, non ?
Une fois Alain parti, Laure montre qu'elle n'est pas une faible femme, et déclare à sa maman chérie qu'elle ira quand même faire du bâteau ! Attends, on est à Saint-Trop', on n'est pas là pour aller faire du quad dans la forêt et boire des 33 Export avec les copains. Ici, on prend sa petite robe, son chapeau et on part voguer sur les flots !
Direction le port, où un air de guitare romantique accompagne l'arrivée de la belle.
Et, surprise ! Elle se retrouve en tête-à-tête avec Greg, son ancien amoureux. C'est parti pour un après-midi de regards langoureux, de petites taquineries sur le pont, de collé-serré en maillot de bain, de tétons qui pointent et même quelques bisous sur la joue. c'est aussi mignon que dérangeant tout ça !
Pendant ce temps, le fameux "plan" de Sandra et Louis se dévoile sous nos yeux ébahis... ou pas ! Ouais disons-le de suite, ce n'est pas du Machiavel, mais plutôt du niveau CE1.
Leur idée ? Faire croire au futur acquéreur de la plage que le lieu est pollué. Et comment me diras-tu ? En mettant de la mousse dans l'eau. Oui, Louis a versé du savon ou un quelconque détergent (espace de gros con de pollueur) dans la mer.
Mais le plus beau dans tout ça, c'est que ça marche. Le futur acquéreur, qui a visiblement redoublé son CE1, abandonne l'idée d'acheter dès qu'il aperçoit de la mousse suspecte dans l'eau. Pas d'analyse, pas de vérification, juste un "Ah non, y a de la mousse, c'est foutu, je me casse" . Pas très futé le type ! Oui, il est certainement même très con.
Louis peut être fier de lui : il n'a peut-être pas inventé la poudre, mais avec un peu de savon, il vient de sauver la plage. Well done beau gosse !
Bon et du côté de chez Laure et Greg, est-ce que ça chauffe ? Oh que oui mon doux coquin. De retour chez les parents de Laure, la tension atteint son paroxysme... dans la cuisine avec un tout mignon baiser volé. Ils sont choupinous ces deux-là quand même.
En attendant, et pour notre plus grand plaisir, le triangle amoureux est officiellement lancé. C'est parti pour les sempiternels clichés du genre avec crises de larmes, trahisons, incertitudes, rebondissements vus et revus, etc.
Et ça ne manque pas, les clichés sont bien là : Alain, monsieur costard, qui préfère ses réunions Teams (non on était plus sur du PowerPoint à l'époque) à sa fiancée ; Greg, le bad boy romantique, à l'esprit libre sur son bateau ; et Laure, oscillant comme une girouette dans une tempête, incapable de savoir si elle veut l'assurance matérielle ou les frissons de l'aventure. On enchaîne les poncifs du genre que veux-tu !
Mais voilà, la passion finit par l’emporter. Laure et Greg passent à l’acte, sans rien nous montrer, quel dommage ! Mais une fois les jambes ayant retrouvé le plancher des vaches, Laure est plus perdue que jamais. Ah tu l'étais moins quand ton matelot se servait de son sextant pour te mesurer l’angle entre les parois du vagin.
Désolé !
Greg, lui, il en a marre et lui balance un ultimatum digne d'une mauvaise comédie romantique : "C’est moi ou Alain". Bon je te passe les détails car ce n'est pas très intéressant, on s'ennuie, on y croit pas une seconde et ça surjoue à fond.
Nouvelle scène : la tension monte entre Louis et son père. Ce dernier a enfin découvert que son fils passe plus de temps à se la jouer rebelle qu'à étudier. C'en est trop pour lui, Il décide de l'envoyer à Lyon pour faire un stage dans une entreprise. Allez hop, tu passes des salles de classe à manger tes crottes de nez, au monde du travail avec des tableurs Excel et des tickets restos. Ça te fera les pieds sale branleur.
Mais Louis Le Rebelle (on n'est pas au niveau de Lorenzo Lamas non plus), ne l'entend pas de cette oreille et tel un ado de 13 ans lui tourne le dos et le menace de se suicider. Le chantage émotionnel, on sait tous que c'est toujours la solution payante, c'est bien gamin !
Bien évidemment, il file chez son amie Sandra pour lui demander de l'aide. Et t'as bien eu raison mon grand benêt car c'est bien elle qui va te trouver une solution, LA solution. Mais patience...
Pendant ce temps, Alain le Bourge découvre le pot aux roses. Non, elle n'était pas chez le coiffeur, pas chez l'esthéticienne, pas chez Camaïeu (ah les clichés vont bon train ici), et il sait bien où elle est. Ni une ni deux, il saute dans sa Peugeot décapotable rouge (le cliché vivant du petit peigne-cul détestable des années 90 ce mec) et se rend au port pour régler ses comptes avec son rival en marinière. Eh oui on ne lui fait pas à l'envers. Il a de suite compris que Laure avait encore des sentiments pour son ex le Captain Iglo. C'est parti pour la confrontation !
Alors détends-toi le slip de suite, on n'est pas dans un épisode de "Sons of Anarchy". Pas de bourre-pif au programme, non ! Ce petit fourbe de Neuilly la joue à l'envers à Grégory en lui rendant le collier qu'il avait offert à Laure. Mais le vrai coup de grâce réside dans sa réplique de fourbe :
"Laure m'a demandé de te dire qu'elle ne veut plus te voir."
Greg ne veut pas y croire, mais on sent qu'il s'avoue vaincu. Il faut bien l'avouer : sur l'échelle des coups de pute, Alain le nanti a atteint le dernier barreau.
Dans le même temps, papa Lacroix convainc son fils de rester à Saint-Tropez. Comment me diras-tu ? J'en sais foutre rien. Il s'est juste pointé avec sa bagnole et le fils a décidé de ne pas monter dans le bus. Si toutes les histoires de fugue se passaient comme ça, ça ferait moins de boulot à nos amis du 17.
Jean-Clément : "Ah pourquoi ? Il y a beaucoup de fugues en Charente-Maritime ?"
Oh putain, alors toi, t'es con ! Je ne parle pas du département 17, mais du numéro pour appeler les flics : le 17 ! Je t'attendais sur ces histoires de meufs en petites tenues et maillots de bains, mais pas là. Non pas que je sois déçu, juste surpris par tant de... de... d'inventivité !
Retour au port, où on se retrouve avec la plus belle scène de l'épisode. Laure débarque en taxi pour retrouver son amour de toujours. Enfin la fin heureuse que l'on attend toutes et tous. Mais non, mais que voit-elle ? Une vision déchirante, mon ami. Greg, debout sur son bateau, disparaît lentement à l'horizon, le soleil couchant en arrière-plan. Les larmes perlent sur le visage de Laure, et nous, pauvres spectateurs·trices, on a presque envie de lui dire :
"C'est bon Laure, ne pleure pas, tu vas le revoir dans l’épisode 2, on le sait."
Le tout est magnifié grâce à une musique espagnole de toute beauté. Il faudra m'expliquer la bande son de cet épisode. Je ne vois pas le rapport avec Saint-Tropez. On n'est pas dans un film d'Almodovar, fais péter les cigales, merde ! Où est ce foutu accordéon sur fond de bruits de boules de pétanque qui s'entrechoquent ? La bande-son part complètement en vrille !
Et voilà, on touche enfin au but en découvrant le fin mot de l'histoire sur la vente de la plage. Dans le bureau de l'avocat, Sandra dévoile ainsi qu'elle a acheté la plage, devient donc la gérante et annonce qu'elle quitte son poste. Prenons un peu de recul sur cette scène car j'ai plusieurs questions avec peut-être quelques réponses à te proposer :
- Pourquoi rachète-t-elle la plage ? Bon, ça, on peut le comprendre. Sandra est visiblement la seule ici à avoir un cœur, et elle sauve le symbole de leurs jeunes années folles à faire les 400 coups. Passe encore.
- Mais comment ? Sérieusement, avec quel argent tu peux faire ça ? La plage doit valoir douze reins, six bras, une cornée, 50 ans de Smic et quelques brouzoufs. À bien y regarder, Sandra a l'air d'avoir encore tous ses organes, quant aux brouzoufs ce n'est certainement pas avec son salaire d'assistante qu'elle a pu les dégotter, donc mystère total. Hé, j'y pense, peut-être un financement participatif en secret : #SaveTheBitch... euh... #SaveTheBeach. Non, ça n'existait pas à l’époque ! Ça ne tient pas la route.
- Pourquoi démissionner ? Ah oui, son patron est un bon gros pervers qui n'attend qu'une chose : se chopper son assistante sur le bureau. Ok, on se casse de chez le vieux lubrique.
- Par contre, pourquoi terminer par un strip-tease en ôtant sa veste de manière aussi ridicule et ainsi afficher ostensiblement cette magnifique paire de seins dans ce haut ultra moulé ? Peut-être pour montrer au pervers qu'il n'y aura jamais accès, mais c'est un peu jouer avec le feu, ne trouves-tu pas ma petite Sandra ?
Autant de questions auxquelles je n'aurai pas de réponses, mais comment vais-je faire ?
Terminons avec une dernière scène au bar de la plage.
Quelques travaux plus tard, le lieu est fin prêt à ouvrir ses nouvelles portes et à accueillir de nouvelles intrigues aussi passionnantes que de regarder une personne constipée sur les toilettes. En attendant, le moment est parfait pour notre Roméo du 16ème qui propose que la fête de son mariage se déroule ici-même. Mais sous ses yeux de chien battu, Laure, notre tragédienne en chef, se rue en pleurs dans les bras de Sandra. Mais que se passe-t-il ?
- Pourquoi pleure-t-elle ?
- Où est Grégory ?
- Pourquoi Louis n'a-t-il toujours pas son bac à 25 ans ?
- Alain a-t-il toujours été un gros con ?
- Et surtout, pourquoi ai-je regardé cet épisode jusqu’à la fin ?
Tant de questions auxquelles tu n'auras pas de réponse ici-même car je ne suis pas fou, je n’irai pas voir la suite !
Générique de fin.
Et voilà, fin du premier épisode de "Sous le soleil", cette pépite télévisuelle où les clichés s'enchaînent à un rythme effréné, et où la bande-son semble avoir été choisie par un fan absolu de flamenco. Avec ses dialogues risibles, ses personnages qui sont des caricatures sur pattes, et cette mise en scène qui rivalise avec un clip des années 90, la série nous offre un bon condensé des séries françaises de l'époque.
Malgré tout, "Sous le soleil" possède ce petit quelque chose d'indéfinissable qui la rend étrangement attachante. Est-ce le charme de Saint-Tropez, l'attraction pour tous ces beaux personnages, ou la nostalgie des après-midis canapés devant TF1 ? Peut-être un peu de tout ça, ou tout simplement ce besoin masochiste de se faire mal en regardant des séries à la fois niaises et inintéressantes tant les clichés pleuvent.
Et toi, quelle est ton expérience avec "Sous le soleil" ?